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Culture - Musique

Irtijal 11, à identités multiples

Après son dixième anniversaire, fêté en 2010, Irtijal, sans doute le seul festival de musique improvisée libre du monde arabe, entame une nouvelle décennie et rend hommage aux courants majeurs de la création contemporaine. Du 5 au 8 avril.

Le tromboniste allemand Johannes Bauer, l’un des grands artistes de ce festival.

Sharif Sehnaoui, guitariste et cofondateur avec le trompettiste Mazen Kerbaj, explique : « L'édition est moins étoffée que la précédente, mais plus variée. Avec le jazz ultracontemporain d'abord, représenté à Irtijal cette année par le travail du pianiste norvégien Christian Wallumrod, autour duquel s'articulent plusieurs performances. Ensuite, il y aura le moment d'improvisation libre, bien incarné par Johannes Bauer et Thomas Lehn, un duo avec une gestuelle tout à fait étonnante et qui offre au festival une formation inédite. Le Libano-Canadien Radwan Moumneh vient donner une identité à base de rock, d'orientalisme, de performance et de mise en scène. Il est d'ailleurs le directeur artistique de certaines programmations. » Radwan Moumneh dit écrire une musique d'ambiance destinée aux esprits expérimentaux... Une ironie tentatrice.

Faire du bruit
Le quatrième et dernier soir sera, quant à lui, « hypernoise, hyperviolent, qui réunira les invités de toutes ces scènes », poursuit l'organisateur. Avec, en première partie, la très charismatique actrice égyptienne Amira Ghazalla : « Elle explorera l'alphabet arabe tandis que l'électronicien anglais Seth Ayyaz récupérera sa voix, la traitera et la redistribuera sonorement, le tout dans une belle performance. »
S'il fallait revenir sur les expériences acquises au bout de ces dix années, le guitariste, peu à peu devenu programmateur, dit ne pas favoriser « pour le moment les antispectacles : avec ce qui est en train de se passer dans les pays arabes, il faut faire du bruit plutôt que de se taire. D'autre part et toujours sans en faire une règle immuable, les journées à cinq spectacles sont trop lourdes pour le public. » Les éditions de 2002 et 2003 étaient « minuscules », alors que, dès les suivantes, « nous sommes arrivés à brasser beaucoup plus large et à amener des musiciens, des styles que je ne connaissais pas ». De nombreuses adversités affrontées « dans le cadre d'un engagement pour une musique qui essaie de trouver un langage nouveau, de provoquer les gens dans leurs sensations et leurs pensées et de chambouler les identités ». À la veille de quatre concerts qui ne passeront pas inaperçus, Sharif Sehnaoui conclut : « C'est un grand motif de joie que de constater la très grande maturité des musiciens libanais qui, après avoir commencé bas, s'intègrent parfaitement, voire surpassent, pour certains, le niveau de ce festival. »

Billets à 15 000 LL par soirée, pass festival à 40 000 LL. En vente sur les lieux des concerts. www.irtijal.org

Le programme

Demain, mardi 5 avril : Théâtre de Beyrouth, Aïn Mreissé, 20h30.
- Première partie : Dans les arbres, quartette franco-norvégien : Xavier Charles (clarinette), Ivar Grydeland (guitare, banjo), Christian Wallumrod (piano) et Ingar Zach (percussions).
- Deuxième partie : Charbel Haber (guitare électrique) et Radwan Moumneh (synthétiseur, bouzouk).
- Troisième partie : In-Version, le quintette de Joëlle Khoury : Hratch Kassis (saxophones soprano et ténor), Tom Hornig (saxophones baryton et ténor), Joëlle Khoury (piano), Maurice Khoury (contrebasse) et Walid Tawil (batterie).

Mercredi 6 avril : Théâtre de Beyrouth, Aïn Mreissé, 20h30.
- Première partie : Christian Wallumrod en solo.
- Deuxième partie : ensemble anglo-allemand : Johannes Bauer (trombone), Thomas Lehn (synthétiseur analogique) et Roger Turner (batterie).
- Troisième partie : duo norvégien : Ivar Grydeland (guitare, banjo) et Ingar Zach
(percussions).

Jeudi 7 avril  : Beirut Art Center, Jisr el-Wati, 20h30.
- Première partie : le Canadien Harris Newman en solo (guitare lap-steel).
- Deuxième partie : ensemble libano-canadien Jerusalem in my Heart : Radwan Moumneh (synthétiseur, bouzouk) et Malena Szlam (projections en 16 mm).
- Troisième partie : MoHa!, duo norvégien : Anders Hana (guitare électrique) et Morten J. Olsen (batterie).

Vendredi 8 avril : Théâtre de Beyrouth, 20h30.
- Première partie : Makharej, ensemble anglo-égyptien : Amira Ghazalla (poésie sonore) et Seth Ayyaz (instruments électroniques).
- Deuxième partie : ensemble libano-franco-suisso-germano-canadien 08.04 : Johannes Bauer (trombone), Xavier Charles, Paed Conca (clarinettes), Mazen Kerbaj (trompette), Tony Elieh (guitare basse), Thomas Lehn (synthétiseur analogique), Harris Newman (guitare lap-steel), Stéphane Rives (saxophone soprano), Sharif Sehnaoui (batterie), Fadi Tabbal (guitare électrique) et Raed Yassin (contrebasse).
Sharif Sehnaoui, guitariste et cofondateur avec le trompettiste Mazen Kerbaj, explique : « L'édition est moins étoffée que la précédente, mais plus variée. Avec le jazz ultracontemporain d'abord, représenté à Irtijal cette année par le travail du pianiste norvégien Christian Wallumrod, autour duquel s'articulent plusieurs performances. Ensuite, il y aura le moment d'improvisation...
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