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Cinema- - Rencontres

« Zilal », ou Marianne Khoury dans l’antre de la folie

La réalisatrice et productrice Marianne Khoury présente aux Écrans du réel à Beyrouth. (DR)

Zilal, le documentaire de Marianne Khoury et Moustapha Hasnaoui, a été projeté dans le cadre des Écrans du réel au Métropolis Empire Sofil. Son coréalisateur étant décédé récemment, Khoury est venue seule présenter son film. C'est une plongée en apnée dans l'univers de la folie et, plus précisément, dans deux hôpitaux psychiatriques du Caire, célèbres pour leurs mauvaises conditions d'internement. Les cinéastes vont suivre certains caractères choisis auparavant, lors de précédents repérages, et raconter leurs histoires. Peu à peu, ces personnages deviendront sous l'objectif des artistes attachants. « Nous ne faisons pas de reportage, mais un documentaire avec un scénario, une histoire et une mise en scène », dit Marianne Khoury, qui ajoutera : « Il nous a fallu pour cela 3 ans de travail dont une année de montage. Ce qu'on voulait raconter, dit-elle encore, c'est l'histoire de l'Égypte à travers les yeux de ces malades mentaux, ces parias de la vie. » À travers Zilal et ces hommes de l'ombre, il semble que l'Égypte est un grand asile à reconstruire. Ce à quoi Marianne Khoury répond sans hésiter qu'il y a tout un système, notamment éducatif, à reconstruire.
Marianne Khoury est une passionnée du cinéma. Elle aime être proche des réalisateurs, s'approprier leurs scénarios, leur donner vie. C'est pourquoi elle est devenue productrice. Pas par amour des chiffres. « Non, pas du tout, dit-elle en riant, mais pour le plaisir et l'exaltation de mettre sur les rails un projet cinématographique. » Mais Marianne Khoury aime aussi réaliser des documentaires parce qu'ils parlent du réel pour atteindre une fiction ou plutôt une surréalité.
Née au Caire dans une ambiance de « cinéma », d'un père distributeur de films et avec un oncle cinéaste, Youssef Chahine de surcroît (ce n'est pas peu dire), Khoury ne pouvait échapper à son destin, voire à sa vocation. Diplômée de l'Université américaine du Caire et d'Oxford en sciences économiques, la jeune fille évolue dans cette atmosphère et est très vite propulsée dans le milieu cinématographique. Se libérant d'abord des conseils de son père qui voulait l'éloigner du cinéma et puis de son oncle qui la déconseillait de faire des documentaires, Marianne Khoury ne fera qu'à sa tête. C'est donc en 1999 qu'elle réalise son premier documentaire, Le Temps de Laura, suivi de Les Passionnés du cinéma en 2002. « Je me suis rendu compte qu'avec peu de moyens on pouvait réaliser un film. » Son amour pour le cinéma d'auteur en contrepoint d'un cinéma égyptien rigide et commercial la pousse à continuer dans cette voie. Aujourd'hui, outre son travail de réalisatrice et à la tête de Misr Films International, la boîte de production de Youssef Chahine, Marianne Khoury, en compagnie de ses frères, continue à faire avancer le cinéma égyptien.
Zilal, le documentaire de Marianne Khoury et Moustapha Hasnaoui, a été projeté dans le cadre des Écrans du réel au Métropolis Empire Sofil. Son coréalisateur étant décédé récemment, Khoury est venue seule présenter son film. C'est une plongée en apnée dans l'univers de la folie et, plus précisément, dans deux hôpitaux psychiatriques du Caire, célèbres pour leurs...

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