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Cinema- - À l’affiche

Des hommes, des dieux et des anges

La semaine cinématographique est sous le signe du sentiment d'humanité. D'une part, une jeune cinéaste évoque les anges, ces disparus libanais, et, de l'autre, des moines qui nous donnent une bonne leçon d'humilité.

Scène du film « Malaki ».(DR)

Malaki,
Scent of an Angel,

de Khalil Dreifus Zaarour

Ce docu-fiction poignant, qui relate la condition des épouses et des mères des disparus installées depuis plus de six ans devant les bureaux de l'Escwa au centre-ville, réclamant leurs chères personnes disparues, « leurs anges », comme l'a si bien expliqué le réalisateur, est le long-métrage signé Khalil Zaarour. Un cri de femmes que porte haut le jeune cinéaste, qui se dit avoir été touché par la mort d'Odette Salem. « Fauchée par une voiture devant la tente, cette femme est morte en attendant le retour de ses deux enfants. Cet incident-là m'a poussé à faire ce film pour faire entendre la voix de ceux qui sont devenus comme des fantômes aux yeux de l'État. »
En effet, comme l'a dit une maman à la fin du film : « Nous devrons porter nos doléances à d'autres pays qui sont au moins plus humains. » Depuis que Khalil Zaarour s'est attelé à ce projet et à visiter quotidiennement la tente pour faire connaissance avec ce groupe de personnes, il avoue avoir rarement vu un responsable politique aux alentours. C'est pour que cette histoire ne disparaisse pas enfouie avec les années (ce qui est très probable, car la plupart des mères sont d'un âge certain) que le jeune metteur en scène libanais a eu l'idée de réaliser ce long-métrage sous forme non de documentaire, mais de fiction. Sur un support de scénario réel, mais sans dialogues (reconstruits par la suite), il a construit ce long-métrage destiné à attirer en salles un plus large public que celui qui est intéressé par les documentaires.
Une technicité à la hauteur des longs-métrages, une bonne équipe chapeautée par une bonne boîte de production, « The Post Office », et un budget accordé par l'ambassade de Hollande ont permis au réalisateur de The Window - primé au 13e Festival du cinéma européen en 2006 - de mener à terme ce projet.
Un parapluie sur le sable, des fils barbelés pour traduire l'enfermement, des horloges cassées, mais qui continuent à marquer l'heure et ce long silence qui ponctue l'espace. Autant d'éléments qui font de Malaki un film poignant où la mise en scène a été bien élaborée. Un décor surréaliste où les objets inanimés ont une âme et où les protagonistes livrent leurs terreurs, leurs rêves et leur désespoir.

Planète Abraj, St-Élie, City Complex Tripoli

Fiche technique
Réalisateur-scénariste : Khalil Zaarour.
Avec le soutien de l'ambassade de Hollande à Beyrouth.
Coproducteurs : Mahmoud Korek et Ghada Oueidat.
Productrice exécutive : May Abi Raad.
Directeur de la photographie : Élie Berbary.
Musique : Nadim Mihlawi.
Décors et costumes : Randa Rizkallah.

 

Des hommes et des dieux,
de Xavier Beauvois

Avec Lambert Wilson et Michael Lonsdale
En 1996, huit moines cisterciens d’origine française vivent au monastère de Tibhirine, en Algérie. Leur existence simple est en parfaite harmonie avec celle des habitants musulmans des environs. Une grande place est accordée au chant, au silence et à la prière. Alors que la montée des violences religieuses se fait sentir auprès de la population autour de leur monastère, les huit hommes de foi se demandent s’ils doivent rentrer en France. En refusant la protection de l’armée, ils savent qu’ils risquent à tout moment de devenir les cibles de la guerre civile. Plus les jours passent, plus le danger devient imminent. Outre la foi et la spiritualité que ce film génère, l’œuvre de Xavier Beauvois, récompensée du Grand prix du jury à Cannes et du César du meilleur film, est d’une grande qualité cinématographique. La lumière naturelle, le tempo des silences, ainsi que les dialogues justes, sans pathos rendent ce long-métrage un message épuré d’humanité.

Cinemacity, MÉtropolis Empire Sofil/Dunes, Espace

Malaki, Scent of an Angel,de Khalil Dreifus ZaarourCe docu-fiction poignant, qui relate la condition des épouses et des mères des disparus installées depuis plus de six ans devant les bureaux de l'Escwa au centre-ville, réclamant leurs chères personnes disparues, « leurs anges », comme l'a si bien expliqué le réalisateur, est le long-métrage signé Khalil Zaarour. Un cri de...

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