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Sport - Trois questions à...

Annette Khoury : « Le label de bronze remis par l’IAAF est un véritable exploit pour la BMA »

Mme Annette Khoury prononçant une allocution lors de la remise du label de bronze par l’IAAF au Beirut Marathon Association.

Fille de Simon Khoury, ancien champion mondial de ski nautique des décennies 1950-60, Annette a continué sur les traces de son père dans le domaine du sport, mais en dehors des terrains proprement dits. Après avoir fait des études de marketing, elle a occupé la fonction de directrice générale à Eurosport, la célèbre chaîne mondiale de télévision durant une dizaine d'années, entre 1997 et 2007. Contactée pendant cette période par May Khalil, la fondatrice et présidente du Beirut Marathon Association, Annette n'a pas hésité : elle fait désormais partie du board of trustees, et travaille d'arrache-pied au remaniement du BMA, surtout au niveau de la division des départements et de la restructuration interne, pour permettre à cette association, qui organise depuis plusieurs saisons le célèbre marathon de Beyrouth, de viser encore plus haut que le label de bronze qui lui a été décerné récemment par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).

L'Orient-Le Jour : Annette, que représente pour vous et le BMA le label de bronze qui vous a été remis par la FIAA ?
Annette Khoury : C'est évidemment un exploit énorme pour la BMA, en particulier, et le Liban, en général. C'est le fruit de plusieurs années de labeur fourni par toute l'équipe, les bénévoles, les administratifs et surtout par Mme Khalil qui ont travaillé sans relâche pendant une dizaine d'années pour mener le marathon de Beyrouth à la place où il est maintenant. Ce label de bronze, outre son importance sur le plan moral, place désormais le marathon de Beyrouth sur un pied d'égalité avec d'autres courses qui possèdent ce même label. Je citerais à titre d'exemple le semi-marathon de Singapour, qui attire chaque année plusieurs coureurs d'élite. De plus, la décision de l'IAAF de nous décerner ce label était basée sur plusieurs critères : sportif, organisation, qualité des participants (Libanais et étrangers), ainsi que la communication avec les médias, ce qui prouve que le marathon de Beyrouth est quasiment parfait sur tous les plans.

On sent toutefois que ce marathon fait du surplace. Le nombre de coureurs n'augmente plus, et la qualité des participants, sur le plan sportif s'entend, n'évolue pas. On ne voit pas de grands noms y participer comme c'était prévu lors du lancement de cette compétition.
On ne peut pas voir les choses sous cet angle. Les organisateurs de la course, en accord avec les autorités libanaises, ont volontairement décidé de ne pas dépasser le seuil des 30 000 participants pour pouvoir garder le contrôle des opérations et conserver une marge de manœuvre en cas de dérapage, sur n'importe quel plan. Quant à la qualité des coureurs qui prennent part à ce marathon, on peut diviser la question en deux tranches :
- Côté libanais, les meilleurs coureurs du pays, hommes et femmes, participent chaque année, et améliorent régulièrement leurs propres records, ce qui montre leur degré de motivation. Prenons l'exemple de Ali Awada, le vainqueur des dernières éditions. Ses performances ont tapé dans l'œil de l'IAAF, qui lui a remis cette année une bourse lui permettant de suivre des stages d'entraînement sous son égide et avec des coaches professionnels, alors que d'habitude, des récompenses pareilles ne sont distribuées qu'à des athlètes de moins de vingt ans.
- Chez les étrangers, on ne pouvait pas auparavant inviter les grands noms mondialement connus de la course à pied, car on n'avait aucune qualification officielle. Vous savez, tout est très hiérarchisé dans le monde du sport, contrairement à ce que les gens peuvent penser. On ne peut pas organiser un marathon ou n'importe quel événement sportif et, dès les premières années, inviter les sportifs de haut niveau à y participer, même si on est prêt à payer le prix en récompenses et autres. L'IAAF vous propose, et sa proposition tient plus d'une obligation ou d'une résolution, de choisir parmi un panel de candidats déterminés, et à mesure que vous recevez des qualifications et des récompenses, ce panel s'élargit et englobe des athlètes plus cotés. Les choses vont désormais changer avec ce label de bronze qui nous permettra de piocher dans une liste de coureurs beaucoup plus huppés.

Quels sont vos objectifs pour l'avenir ?
Sur le plan personnel, et outre mon travail, je fais partie maintenant du board of trustees de la BMA, un comité créé par May Khalil regroupant environ vingt-cinq personnes du monde des affaires, qui travaille pour l'expansion du marathon de Beyrouth, et le finance jusqu'à concurrence de près de 50 % (le reste du budget vient du gouvernement libanais et des sponsors). Sur un autre plan, la BMA a récemment engagé un directeur de course étranger et professionnel qui travaillera avec nous à plein temps. Il ne fait aucun doute qu'avec un directeur de cette envergure, accrédité par l'IAAF, qui nous aidera dans le choix des athlètes à inviter, et dans le nouvel itinéraire de la course, le BMA ne peut aller que de l'avant. Enfin, je voudrais souligner qu'un événement sportif de l'envergure du marathon de Beyrouth ne se construit pas en une seule année, mais dans la durée et la continuité, et que la BMA est actuellement sur la bonne voie pour réaliser ses objectifs à long terme, à savoir faire du marathon de Beyrouth un événement national proprement dit et non seulement sportif, et surtout aider au développement de la course à pied parmi la population. D'ailleurs, et ce n'est plus un secret pour personne, nous avons été récemment contactés par les gouvernements égyptien et jordanien, qui nous pressent d'organiser chez eux un marathon, à l'image de celui de Beyrouth. La BMA est en pleine expansion, et elle est en passe de devenir une organisation régionale.

 

Programme de la BMA

-10 avril : Marathon pour handicapés (Younbouh)
-15 mai : Lions Club International Marathon (Levée de fonds pour le don d’organes)
Été 2011 :
-My School Pulse : (Levée de fonds pour les enfants souffrant de problèmes cardiaques)
-Création de sessions d’entraînement à raison d’une séance par mois pour les éducateurs physiques des écoles en vue de les entraîner à former les coureurs de marathon, tant sur le plan sportif que nutritif
-YEAP : Programme pour la formation des jeunes en coordination avec les Nations unies.

Fille de Simon Khoury, ancien champion mondial de ski nautique des décennies 1950-60, Annette a continué sur les traces de son père dans le domaine du sport, mais en dehors des terrains proprement dits. Après avoir fait des études de marketing, elle a occupé la fonction de directrice générale à Eurosport, la célèbre chaîne mondiale de télévision durant une dizaine d'années, entre...
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