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Moyen Orient et Monde - Contestation

L’opposition yéménite rejette le dialogue et l’état d’urgence

Le Parlement a approuvé hier l'instauration de l'état d'urgence, un vote immédiatement rejeté par l'opposition. En outre, le président Ali Abdallah Saleh a appelé à un dialogue direct avec les jeunes, mais eux aussi ont refusé, maintenant leur sit-in à Sanaa.
Le Parlement yéménite a approuvé hier l'instauration de l'état d'urgence, un vote immédiatement rejeté par l'opposition. Selon les autorités yéménites, 164 députés sur 165 présents au Parlement ont voté pour l'instauration de l'état d'urgence, proclamé le 18 mars par le chef de l'État après la mort de 52 manifestants tués par des tirs attribués à des partisans du régime. Mais un député du parti islamiste al-Islah, Abdel Razaq al-Hejri, a contesté comme « une falsification éhontée » le vote du Parlement, affirmant que le quorum n'avait pas été réuni, 133 députés seulement sur 301 ayant assisté à la séance, selon lui. Le parti du président, le Congrès populaire général (CPG), comptait quelque 170 députés, mais entre 40 et 50 d'entre eux sont démissionnaires, selon des sources parlementaires. Ces derniers, ainsi que tous les députés de l'opposition et les indépendants ont boycotté la séance. Le chef du bloc du Parti socialiste yémenite (opposition, ancien parti unique du sud du Yémen), Aïdarous al-Naqib, a affirmé que « le pouvoir ne pourra pas appliquer la loi d'urgence, car il faudrait pour cela tuer 10 millions de Yéménites ». « Un vote en faveur de la loi équivaudrait à approuver le massacre d'innocents », avait affirmé auparavant le mouvement des « Jeunes pour le changement ». En l'absence d'une loi détaillant ce qu'est l'état d'urgence dans le pays, il n'était pas possible de savoir dans l'immédiat si cette mesure signifiait l'interdiction des manifestations et du sit-in observé par des protestataires depuis le 21 février place de l'Université à Sanaa.
Par ailleurs, le président Ali Abdallah Saleh a offert d'ouvrir un dialogue direct avec les jeunes. « Le président comprend les revendications des jeunes et leurs aspirations, et les appelle à un dialogue transparent et sincère, loin des calculs partisans », a assuré le chef de l'État dans des propos rapportés par l'agence SPA. Les jeunes protestataires ont immédiatement rejeté la proposition du chef de l'État, les orateurs se succédant au micro pour répéter qu'ils exigeaient son départ immédiat.
Les protestataires ont reçu lundi l'appui de chefs de l'armée, dont le général Ali Mohsen al-Ahmar, responsable du Nord-Est qui comprend la capitale. Des blindés d'unités fidèles au général Ahmar ont été déployés autour de la Banque centrale, du siège du CPG et d'autres installations vitales à Sanaa. Mais des chars de la garde présidentielle, dirigée par le fils du président, Ahmad Saleh, et des forces spéciales, commandées par son neveu Tarek Saleh, ont pris position autour du palais présidentiel. Par la suite, le président Saleh, dont le mandat expire fin 2013, avait proposé mardi de quitter le pouvoir début 2012, mais l'opposition parlementaire a également rejeté cette offre. Toutefois, M. Saleh a officialisé hier cette proposition dans un document parvenu à l'opposition. Cette dernière a cependant réitéré son rejet et demandé qu'il cède immédiatement le pouvoir.
En outre, des groupes de l'opposition ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation, demain, pour réclamer la démission de M. Saleh, projetant de marcher sur le palais présidentiel à Sanaa. « Ce vendredi sera le "vendredi de la marche en avant", avec des centaines de milliers de personnes. Nous arriverons jusqu'à vous et nous vous ferons partir », a dit Mohammad Qahtan, porte-parole de la contestation, s'adressant au dirigeant yéménite par le biais de la chaîne al-Jazira. La chaîne a, quant à elle, annoncé que les autorités avaient fermé son bureau à Sanaa et retiré leurs accréditations à ses journalistes.
M. Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, est ainsi de plus en plus isolé face à la contestation populaire. Les États-Unis, qui ont vu en lui un allié dans la guerre contre le terrorisme, se sont dit inquiets de l'impact que pourraient avoir les troubles actuels sur la lutte contre el-Qaëda dans la péninsule Arabique. En visite hier au Caire, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a déclaré : « Les choses sont de manière évidente très instables au Yémen. Il est trop tôt pour dresser un bilan. »
(Source : AFP)
Le Parlement yéménite a approuvé hier l'instauration de l'état d'urgence, un vote immédiatement rejeté par l'opposition. Selon les autorités yéménites, 164 députés sur 165 présents au Parlement ont voté pour l'instauration de l'état d'urgence, proclamé le 18 mars par le chef de l'État après la mort de 52 manifestants tués par des tirs attribués à des partisans du régime. Mais...

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