Attaque en règle de Kabbara contre Safadi, « successeur de Mikati »

Le député Mohammad Kabbara (Futur) a violemment pris à partie hier, dans une déclaration, le ministre sortant de l'Économie et du Commerce, Mohammad Safadi, l'accusant de chercher à se rappeler au bon souvenir des Libanais, au cas où le premier ministre désigné, Nagib Mikati, renoncerait à sa tâche.
« Je suis là, ne m'oubliez pas si Mikati échoue, a voulu dire Safadi », a affirmé le député.
M. Safadi a été pris à partie pour avoir critiqué « l'arme du confessionnalisme » brandie par certaines figures sunnites du 14 Mars, jugeant qu'elle n'est pas moins destructrice que « le recours aux armes dans les différends internes ».
« M. Safadi a tourné le dos à chaque habitant de Tripoli qui l'a élu parce qu'il faisait partie d'une alliance nationale libanaise représentant Tripoli, son histoire, sa population et ses orientations, et non les forces qui lui sont hostiles et sont hostiles à ses aspirations nationales. Les propos du ministre Safadi sont pleins de contradictions et l'on ne saurait en retenir que l'affirmation qu'il est fidèle à ses racines. Et vraiment, M. Safadi n'a jamais renoncé à ses racines. Il était le gage de l'occupation syrienne à une autre époque. Il est aujourd'hui le gage de l'occupation armée persane qui lui a succédé. »
« M. Safadi n'a parlé que lorsqu'il a senti que le président Mikati se heurtait à des difficultés dans la formation du nouveau gouvernement, a repris M. Kabbara. Il a voulu se positionner comme son héritier éventuel. Mais qui donc suscite la discorde ? Qui défend l'État, la patrie et l'unité nationale, qui donc, comme Saad Hariri, salue le patriarche et l'honorable communauté chiite ? Et qui se fait l'allié de l'homme qui affirme que Saad Hariri n'est pas un martyr de la nation, mais le défunt d'une famille ? »

L'aéroport occupé depuis 2008
Le député de Tripoli a en outre critiqué la gestion de M. Safadi à l'époque où il était ministre des Travaux publics et des Transports. Il l'a accusé de n'avoir rien fait pour le développement du port de Tripoli, qui doit tout aujourd'hui à l'action du ministre Ghazi Aridi. Ce bassin doit se transformer en port international dans moins d'un an, a-t-il précisé.
M. Kabbara a également reproché à M. Safadi d'avoir empêché, à l'époque, l'aménagement civil de l'aéroport René Moawad « parce qu'il avait des intérêts privés dans certaines salles de l'aéroport Rafic Hariri, qui est occupé depuis mai 2008 ».
Selon M. Kabbara, M. Safadi n'a réussi qu'une chose : la création d'un port de plaisance, près de son palais, à l'extérieur de Tripoli.
De son côté, cheikh Hassan Chahhal, dignitaire intégriste de Tripoli, a lui aussi critiqué Mohammad Safadi pour avoir changé de camp alors qu'il a été élu avec Nagib Mikati grâce à une alliance électorale avec le 14 Mars.
« Croyez-vous que les électeurs vont accueillir de bon cœur un gouvernement monochrome jouissant d'un maigre appui parlementaire et populaire sunnite ? » a lancé le dignitaire religieux.