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Liban - La situation

Les enjeux secrets de la formation du nouveau gouvernement

Y a-t-il des enjeux secrets à la formation du nouveau gouvernement, qui justifient l'extrême prudence avec laquelle avance le Premier ministre désigné, Nagib Mikati ? Ce dernier pourrait-il, éventuellement, se récuser ? Les commentaires vont bon train à ce sujet.
Selon un politologue du 14 Mars, « c'est un jeu dangereux que jouent le Hezbollah et Michel Aoun engagés dans une épreuve de force qui ne dit pas son nom avec Nagib Mikati, dont l'issue est la formation d'un gouvernement monochrome, avec un Walid Joumblatt réaliste - et défaitiste -, qui s'est rangé sans se battre du côté du camp qu'il considère vainqueur ».
Pour cet observateur, la virulente campagne du 14 Mars contre les armes du Hezbollah est destinée à faire contrepoids à un plan plus vaste, un plan qui ne se limite pas aux armes : celui de l'installation au Liban d'un régime politique frère de celui qui est en vigueur en Syrie, un régime où une alliance de minorités tiendrait les rênes du pouvoir face à une communauté qui, tout en n'étant pas majoritaire au Liban, tire sa force du fait qu'elle est majoritaire dans le monde arabe, en particulier, et le monde islamique en général.
La volonté d'imposer de « nouvelles règles du jeu » exprimée par le général Michel Aoun ne se justifie pas autrement, et c'est bien elle qui explique le retard dans la formation du gouvernement, explique la source citée.
Que l'enjeu de ce qui se passe ne soit pas uniquement local, l'observateur en question en veut pour preuve l'immense portrait du roi Abdallah d'Arabie déroulé - à la surprise de certains - au cours de la manifestation monstre du 13 mars, qui a réuni des centaines de milliers de Libanais venus dire non aux armes du Hezbollah et, au-delà, non à une distorsion de la démocratie libanaise au terme de laquelle l'État libanais ne serait plus qu'un pâle satellite de l'État syrien, ou de l'axe syro-iranien.

Sleiman prêche l'union sacrée
Le Premier ministre désigné apportera-t-il la caution de la communauté sunnite à ce plan qui pourrait changer le visage du Liban ? Ce n'est pas évident. Le temps que prend Nagib Mikati pour former le gouvernement est, selon cet observateur, destiné à s'assurer que ce gouvernement ne se retournera pas contre lui. C'est en particulier son frère, Taha Mikati, qui prend les contacts extérieurs nécessaires pour obtenir ces assurances. On prête à Walid Joumblatt, à ce sujet, une boutade qui en dit long : « Si, pour former le gouvernement, on attend encore Taha Mikati, il aura été peut-être préférable de le désigner à lui Premier ministre. »
Le chef de l'État, lui, cherche d'abord à empêcher le Liban d'être affecté par les tempêtes régionales qui soufflent ici et là. Il prône toujours l'union sacrée des Libanais - il s'est félicité hier des contacts qui sont pris entre Walid Joumblatt et Michel Aoun, sur demande syrienne - et le dépassement des susceptibilités confessionnelles ou personnelles. Cet appel à la modération, partagé par Nagib Mikati, avec lequel le chef de l'État s'est concerté hier, ne soulève cependant aucun écho dans les rangs du Hezbollah, dont les prises de position ont commencé à nuire aux relations extérieures et aux intérêts économiques du Liban.
Saad Hariri, du reste, n'a pas laissé passer l'occasion de dénoncer la volonté du Hezbollah « d'exporter la révolution » et de le critiquer quand il appuie, dans certains pays arabes, des mouvements populaires qu'il condamne dans d'autres. Dans le camp du 14 Mars, toutefois, il en est, comme Amine Gemayel, qui souhaitent hâter la formation du gouvernement, par souci des intérêts de la population, qui attend impatiemment que quelqu'un s'occupe enfin d'elle.
Aux dernières nouvelles, M. Mikati envisagerait en ce moment un gouvernement politique « panaché d'experts », puisque le terme de technocrate indispose Michel Aoun, qui aurait la bénédiction de Nabih Berry, Michel Sleiman et Walid Joumblatt, mais auquel résiste toujours un Michel Aoun qui ne comprend toujours pas pourquoi les maroquins qui doivent aller au chef de l'État doivent être pris de sa part de ministres à lui.
Y a-t-il des enjeux secrets à la formation du nouveau gouvernement, qui justifient l'extrême prudence avec laquelle avance le Premier ministre désigné, Nagib Mikati ? Ce dernier pourrait-il, éventuellement, se récuser ? Les commentaires vont bon train à ce sujet.Selon un politologue du 14 Mars, « c'est un jeu dangereux que jouent le Hezbollah et Michel Aoun engagés dans une...

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