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Démission du Premier ministre tunisien, gouvernement de transition en Libye

Le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi, dont les manifestants réclamaient le départ, a démissionné dimanche, tandis que l'opposition a formé un "Conseil national" provisoire en Libye, où Mouammar Kadhafi s'accrochait au pouvoir.

M. Ghannouchi, qui avait pris les rênes d'un gouvernement de transition à la suite de la chute le 14 janvier du président Ben Ali, chassé par un mouvement populaire, a annoncé son retrait après 48 heures de violences à Tunis qui ont fait au moins trois morts./Photo

M. Ghannouchi, qui avait pris les rênes d'un gouvernement de transition à la suite de la chute le 14 janvier du président Ben Ali, chassé par un mouvement populaire, a annoncé son retrait après 48 heures de violences à Tunis qui ont fait au moins trois morts.
En Libye, au 13e jour d'un soulèvement sans précédent, les dirigeants de la contestation ont mis en place un "Conseil national" de transition représentant les villes tombées aux mains des insurgés.
Il s'agit notamment de localités situées dans l'est, où vivres et médicaments commençaient à manquer, selon le Haut commissariat des réfugiés (HCR).
Dans l'ouest, autour de Tripoli, la situation était confuse. Ainsi, à Zawiyah, à 60 km de la capitale, les autorités, qui organisaient un voyage de presse, ont eu la mauvaise surprise de voir des milliers de manifestants défiler, en scandant "à bas le régime, nous voulons la liberté !".
De son côté, le colonel Kadhafi semblait rester indifférent à la pression de la rue, aux sanctions de l'ONU votées à l'unanimité samedi contre lui, sa famille et ses proches et aux appels des Occidentaux à son départ.
"Personne ne va quitter ce pays", a assuré dimanche un de ses fils, Seif Al-Islam, longtemps présenté comme son successeur probable. "Le calme règne en Libye, les militaires n'ont attaqué aucun civil", a-t-il affirmé.
À Tripoli, des miliciens fidèles au régime patrouillaient dans les rues, l'électricité était coupée dans certains quartiers et des tirs ont été entendus par les habitants, qui se terraient chez eux.
Les troubles en Libye, dont le bilan pourrait s'élever à plus de mille morts, poussaient un nombre croissant d'étrangers à fuir.
Le HCR recensait déjà près de 100 000 personnes, des travailleurs égyptiens et tunisiens principalement, aux frontières avec la Tunisie et l'Égypte, une situation qualifiée de "crise humanitaire".
Dans le reste du monde arabe, le vent de contestation continuait de se propager.
Signe des tensions croissantes dans la péninsule arabique, deux manifestants ont été tués et cinq blessés par des tirs de la police au cours d'un rassemblement de chômeurs à Sohar, dans le sultanat d'Oman.
Au Yémen, théâtre de véritables scènes de guerre dans la nuit de vendredi à samedi à Aden (sud), qui ont fait au moins trois morts, le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a dit son intention de défendre le "régime républicain" jusqu'à la "dernière goutte de (son) sang" et parlé de "complot".
Cinq protestataires ont été blessés lorsque les policiers ont dispersé une manifestation à Moukalla (est) et trois autres par les tirs de la police pendant de nouvelles manifestations à Aden. Dans la capitale Sanaa, les étudiants poursuivaient leur sit-in devant l'université.
À Bahreïn, des milliers de personnes ont défilé à Manama contre le régime de la dynastie sunnite des Al-Khalifa et le groupe chiite au parlement a confirmé sa démission en bloc à la suite des violences survenues aux premiers jours des manifestations populaires en faveur de la fin du régime monarchique.
Au Qatar voisin, un appel sur Facebook à l'éviction de l'émir Hamad ben Khalifa al-Thani a recueilli plus de 20 000 signatures, cependant qu'au Koweït, un groupe d'opposition nouvellement formé a demandé des réformes et l'émir cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah a annoncé des mesures sociales.
En Arabie saoudite, une centaine d'intellectuels ont eux-aussi exhorté à des réformes politiques - à commencer par l'instauration d'une "monarchie constitutionnelle" -, économiques et sociales.
En Irak, le Premier ministre Nouri el-Maliki a donné dimanche 100 jours à ses ministres pour faire leurs preuves, après des manifestations de colère contre le gouvernement. À Amara, à 305 km au sud de Bagdad, onze manifestants ont été blessés, dont un par balle, ainsi que neuf policiers, dans des échauffourées au cours d'une manifestation de jeunes réclamant du travail.
En Syrie, une page Facebook intitulée "la révolution syrienne contre Bachar el-Assad 2011" appelait à des manifestations à une date encore indéterminée, et en Jordanie, l'opposition accusait le gouvernement de "manque de sérieux" dans les réformes, après la plus grande manifestation vendredi dans la capitale depuis début janvier.
Au Liban, plusieurs centaines de personnes sont descendues dans la rue à Beyrouth pour protester contre le système confessionnel, à l'initiative de groupes de jeunes sur Facebook. "La révolution est partout... Liban, c'est à ton tour !", ont-elles scandé.
Au Maroc, près de mille personnes avaient réclamé samedi à Casablanca des "réformes politiques et une nouvelle Constitution", pendant qu'à Alger, une centaine de contestataires avaient bravé un important dispositif policier pour tenter, en vain, de défiler.
En Égypte près de 2 000 manifestants s'étaient rassemblés le même jour pour exiger un nouveau gouvernement.
M. Ghannouchi, qui avait pris les rênes d'un gouvernement de transition à la suite de la chute le 14 janvier du président Ben Ali, chassé par un mouvement populaire, a annoncé son retrait après 48 heures de violences à Tunis qui ont fait au moins trois morts.En Libye, au 13e jour d'un soulèvement sans précédent, les dirigeants de la contestation ont mis en place un "Conseil...