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L'armée égyptienne promet un pouvoir civil, s'engage à respecter les traités régionaux et internationaux

L'armée, dépositaire du pouvoir après la chute du président Hosni Moubarak, a promis samedi une "transition pacifique" vers "un pouvoir civil élu" et s'est engagée à respecter les traités internationaux signés par l'Égypte, dont les accords de paix avec Israël.

Les Égyptiens continuaient à fêter la chute du raïs, tombé la veille sous la pression de la rue après trois décennies au pouvoir. /

Dans le même temps, les Égyptiens continuaient à fêter la chute du raïs, tombé la veille sous la pression de la rue après trois décennies au pouvoir, et certains nettoyaient la place Tahrir, au Caire, épicentre de la révolte lancée le 25 janvier.
Le conseil suprême des forces armées, une instance de dirigeants militaires qui a pris la direction du pays, a annoncé dans son "communiqué numéro 4" que le gouvernement nommé par M. Moubarak quelques jours avant son départ resterait en place pour assurer la gestion des affaires courantes.
L'Égypte "restera engagée envers tous ses traités régionaux et internationaux", a-t-il souligné. L'Égypte est, avec la Jordanie, le seul pays arabe à avoir signé un traité de paix avec Israël.
L'État hébreu, qui n'a pas caché ces derniers jours ses craintes de voir émerger au Caire un nouveau pouvoir hostile à cet accord, s'est félicité de ces "assurances", ajoutant que ce traité était "une pierre angulaire pour la paix et la stabilité dans tout le Moyen-Orient".
L'armée s'est aussi engagée à une "transition pacifique du pouvoir" qui "préparera le terrain à un pouvoir civil élu en vue de construire un État démocratique libre", a déclaré le conseil dans ce texte lu par un militaire à la télévision d'État, sans toutefois donner de calendrier.
La communauté internationale a multiplié les appels à une évolution démocratique et à un retour à un pouvoir civil répondant aux voeux des manifestants qui ont chassé M. Moubarak.
"Le gouvernement actuel et les gouverneurs continueront de travailler jusqu'à ce qu'un nouveau gouvernement soit formé", a ajouté le conseil, dirigé par le ministre de la Défense, Mohamed Hussein Tantaoui, 75 ans, le nouvel homme fort du pays.
Quelques milliers d'Égyptiens euphoriques étaient toujours rassemblés dans l'après-midi place Tahrir que des volontaires, armés de balais et de sacs, s'employaient à nettoyer dans une ambiance bon enfant.
Certains avaient des feuilles scotchées à la poitrine annonçant: "Nous nous excusons pour tout dérangement, nous bâtissons l'Égypte", ou "Hier, je manifestais, aujourd'hui, je construis".
L'armée dégageait barricades et barbelés autour de la place et des grues enlevaient les carcasses de voitures brûlées, rappels des violents affrontements entre forces de l'ordre et manifestants, puis entre pro et anti-Moubarak, au cours de cette révolte qui a fait au moins 300 morts, selon l'ONU et l'organisation Human Rights Watch.
Signe que la lutte se poursuivait sur d'autres fronts, le procureur général a interdit à l'ancien Premier ministre Ahmad Nazif et à l'actuel ministre de l'Information Anas el-Fekki de quitter le pays, selon l'agence officielle Mena.
À Ismaïliya, grande ville située sur le canal de Suez, des centaines de policiers ont manifesté pour protester contre la corruption dans leurs rangs.
Mais 600 prisonniers se sont échappés samedi d'une prison du Caire après des émeutes, selon des services de sécurité qui font état de plusieurs morts ou blessés.
La presse gouvernementale égyptienne, jusqu'alors soutien sans faille du régime, saluait la "Révolution des jeunes".
Malgré l'euphorie et l'incertitude, la vie reprenait son cours. Le couvre-feu a été allégé: il débutera désormais à minuit au lieu de 20h00 (18h00 GMT), et durera jusqu'à 06h00 (04h00 GMT). La Bourse du Caire, fermée depuis le 27 janvier, doit rouvrir mercredi, a annoncé la télévision d'État.
L'annonce de la démission de M. Moubarak est intervenue au 18e jour de la révolte populaire, alors que plus d'un million de personnes manifestaient contre le raïs à travers l'Égypte, un pays de plus de 80 millions d'habitants. Selon son parti, il a quitté Le Caire pour Charm el-Cheikh (Sinaï), où il dispose d'une résidence.
L'Arabie saoudite, qui avait soutenu M. Moubarak pendant la révolte, s'est félicitée samedi de "la transition pacifique", alors que la direction palestinienne exprimait son soutien au peuple égyptien dans sa lutte démocratique.
L'Organisation de la conférence islamique a "félicité" les Égyptiens et exhorté les autres dirigeants arabes et musulmans à accélérer leurs réformes.
Au-delà de l'Égypte, l'annonce de la chute du régime a provoqué une explosion de joie dans plusieurs pays de la région, notamment à Tunis, où un mouvement de contestation similaire avait fait fuir le président Zine El Abidine Ben Ali quatre semaines plus tôt.
Au Yémen, des milliers de jeunes ont manifesté samedi à Sanaa pour appeler au départ du président Ali Abdallah Saleh, et à Gaza, 2 000 étudiants proches du mouvement islamiste Hamas ont célébré la chute de M. Moubarak. Un millier d'Arabes israéliens ont également défilé à Nazareth (nord d'Israël).
La presse mondiale a réagi avec un optimisme prudent à la démission de M. Moubarak, en insistant sur les incertitudes qui pèsent sur l'avenir du monde arabe.
Dans le même temps, les Égyptiens continuaient à fêter la chute du raïs, tombé la veille sous la pression de la rue après trois décennies au pouvoir, et certains nettoyaient la place Tahrir, au Caire, épicentre de la révolte lancée le 25 janvier.Le conseil suprême des forces armées, une instance de dirigeants militaires qui a pris la direction du pays, a annoncé...