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Le Liban à l'abri d'une crise financière, dans l'attente d'un gouvernement

Le Liban restera à l'abri d'une crise financière grâce aux liquidités de ses banques et à ses larges avoirs en devises, après la désignation d'un Premier ministre soutenu par le Hezbollah, qui a suscité la crainte d'une instabilité économique, selon des experts.

Selon les experts, les larges réserves de la banque centrale et des banques sont un véritable "coussin de sécurité".

Des inquiétudes persistent cependant pour la croissance en 2011, après des taux record de l'ordre de 7% ces dernières années.
"La configuration politique d'aujourd'hui au Liban n'est pas à ce point inquiétante" pour l'économie, affirme à l'AFP sous couvert de l'anonymat un banquier suisse qui traite avec des investisseurs libanais.
Après des mois de crise politique, le milliardaire Najib Mikati, soutenu par Hezbollah, a été désigné le 25 janvier à la place de Saad Hariri et le pays attend toujours l'annonce de son gouvernement.
M. Hariri représentait pour certains une garantie de stabilité de la monnaie nationale, à l'image de son père Rafic, ex-Premier ministre assassiné, symbole de la reconstruction du Liban après la guerre civile (1975-1990).
Mais les craintes de violences et de déstabilisation de la livre se sont calmées d'autant plus que, selon les experts, les larges réserves de la banque centrale et des banques sont un véritable "coussin de sécurité".
"Les mécanismes financiers de +défense+ d'aujourd'hui sont les plus solides dans l'histoire du Liban", affirme à l'AFP Marwan Barakat, chef du département économique à la Banque Audi.
"La Banque du Liban a des avoirs en devises de plus de 30 milliards de dollars, qui couvrent 78% des déposants en livre libanaise (...). Même si ces 78% convertissent en dollars, on est couverts", explique l'expert.
Les banques continuent d'engranger les bénéfices. "La liquidité primaire des banques représente 48% des dépôts, l'un des ratios les plus élevés au monde. Elles sont bien préparées pour faire face aux pressions", précise M. Barakat.
Les transferts des expatriés (8,2 milliards de dollars en 2010) reste aussi une bouffée d'oxygène pour l'économie, puisqu'ils représentent 21% du produit intérieur brut (PIB), l'un des ratios les plus élevés au monde.
Le profil de Najib Mikati, vilipendé au départ comme "le candidat du Hezbollah", semble inspirer confiance: magnat des télécoms, il figure dans le classement du magazine Forbes qui estime sa fortune à 2,5 milliards de dollars.
"La nomination de M. Mikati est de nature à rassurer les milieux économiques parce qu'il est l'un des leurs", indique le banquier suisse.
Mais beaucoup craignent que son gouvernement ne parvienne pas à mettre en oeuvre des réformes clés, notamment celle de l'électricité, dont le déficit représente 3% du PIB.
"Cela fait 10 ans qu'on parle de réformes et rien n'est fait", dit Nassib Ghobril, chef du département de recherches à la Banque Byblos.
Le principal souci reste la croissance, avec des prévisions d'un ralentissement à 5% en raison des tensions qui ont provoqué un ralentissement de l'immobilier et des annulations dans les hôtels.
Les experts craignent également pour le chômage, déjà à 20% selon des estimations non officielles.
Selon M. Ghobril, "le ralentissement de l'activité économique signifierait une baisse des taxes perçues par l'Etat et une augmentation du déficit public" (7,5% du PIB fin 2010, en hausse de 9% par rapport à 2009).
Dans une interview à l'AFP en janvier, le gouverneur de la banque centrale avait averti qu'une prolongation de la crise aurait un impact négatif sur le ratio dette/PIB, qui est passé de 180% en 2006 à 135% fin 2010. Le Liban ploie sous une dette de plus de 50 milliards de dollars cumulée depuis la fin de la guerre civile.
Des inquiétudes persistent cependant pour la croissance en 2011, après des taux record de l'ordre de 7% ces dernières années."La configuration politique d'aujourd'hui au Liban n'est pas à ce point inquiétante" pour l'économie, affirme à l'AFP sous couvert de l'anonymat un banquier suisse qui traite avec des investisseurs libanais.Après des mois de crise politique, le...