Lens à l’épreuve de Caen en Ligue 1

Adversaires directs dans la lutte pour le maintien, Lens, 19e, et Caen, 17e, s'affrontent en match en retard de la 18e journée de L1 ce soir au stade Bollaert avec un besoin impérieux de gagner et d'éviter l'ascenseur pour l'échafaud.
Lens, monument en péril, a déjà abattu sa dernière carte. À la trêve, Jean-Guy Wallemme, l'entraîneur de la remontée et d'un premier maintien, a été écarté à sa demande et remplacé par le Roumain Laszlo Bölöni. Un technicien à la réputation d'homme à poigne, qui a pour mission de sauver les Sang et Or.
Pour sa première à Bollaert, Bölöni et Lens ont eu le mérite de s'imposer devant Saint-Étienne (2-1). Mais les progrès n'ont pas été trop visibles. Et la méthode coué du technicien, lorsqu'il affirme que d'une « certaine manière il n'a rien manqué puisque nous avons gagné », ne convainc pas.
D'ailleurs, avec un art consommé de la litote, Bölöni, qui garde en mémoire la claque reçue à Paris en Coupe de France (5-1), a reconnu : « Il y a beaucoup de choses sur lesquelles on ne peut pas être totalement satisfait. » Puis de lister : « La construction, la vitesse de jeu, l'aisance dans la finition. »
Le succès contre les Verts a eu au moins le mérite de redonner du « bien-être », selon la formule de Bölöni, à une équipe au bord de l'asphyxie. Il a aussi redonné un peu d'optimisme à un club qui ne supporterait pas sur le plan financier une deuxième descente en quatre saisons.
« Nous travaillons à 200 % pour assurer le maintien du club et sa remontée au classement », assure le président Gervais Martel qui a déjà prévenu qu'il partirait si le club était condamné à quitter l'élite. Et sans Martel, qu'adviendrait-il des Sang et Or ?
« C'est plus qu'un match à 15 points ! C'est le match de la saison ! Il faudra gagner pour sortir de cette zone rouge, car mentalement, c'est difficile d'y évoluer depuis si longtemps. En battant Caen, on sait qu'on évoluera avec moins de stress », admet l'attaquant Issam Jemâa.
Les Caennais semblent avoir fini de manger leur pain noir. Après une période de onze matches de championnat sans victoire, dont six défaites de rang, ils avaient réussi à freiner leur chute avant la trêve, avec une victoire face à Rennes (1-0).
L'heure n'est pas encore à l'euphorie qui avait gagné le groupe à la faveur de succès en début de compétition à Marseille (1-2) et devant Lyon (3-2). Mais la bande à Dumas respire un peu mieux après avoir gagné samedi à Brest (1-3).
Dans cette rencontre entre deux formations qui veulent relever la tête, la clef pourrait se situer en défense. D'autant que les deux équipes devront innover en raison des suspendus (Heurtaux/Caen ; Yahia/Lens) et des blessés (Sorbon, Tafforeau, Lazarevic/Caen ; Chelle, Queudrue, Varane/Lens).
« Ça va être chaud », prédit sur le site Internet du SMC le latéral droit Romain Inez, qui devrait être aligné dans l'axe. « À nous de ne pas lâcher, de conserver l'esprit conquérant qu'on a depuis quelques matches », exige Benjamin Nivet.