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Économie - Liban - Conjoncture

Crise : S&P abaisse la perspective du Liban de « positive » à « stable »

L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé hier sa perspective sur la dette souveraine libanaise, dans le sillage de la crise politique actuelle. Parallèlement, plusieurs instances et banques internationales, dont le FMI, le Crédit suisse, Barclays Capital et Citibank, ont mis en garde contre un ralentissement de l'activité sur le plan local, écartant toutefois tout risque imminent sur la stabilité économique et monétaire.
L'agence de notation Standard and Poor's a abaissé hier la perspective du Liban de « positive » à « stable » en raison de la crise politique qui le secoue, maintenant la note B/B de la dette souveraine du pays.
« Notre révision de la perspective de positive à stable reflète notre point de vue selon lequel il sera difficile de surmonter l'impasse politique causée par le retrait du Hezbollah et de ses alliés (...) du gouvernement d'union », indique dans un communiqué l'analyste de crédit au sein de l'agence, Kai Stukenbrock.
« L'administration actuelle, qui est un gouvernement chargé de la gestion des affaires courantes, peinera à gouverner », a-t-il ajouté.
La chute du gouvernement « a considérablement affaibli les perspectives d'un ajustement structurel et d'une croissance économique durable à moyen terme », a précisé l'agence.
Selon les prévisions de l'agence, le ratio de la dette par rapport au PIB atteindra 120 % en 2011. Bien que ce ratio soit passé de 180 % en 2006 à 148 % fin 2009 et continue de baisser graduellement, il « reste l'un des ratios les plus élevés au monde », rappelle S&P.
Lundi, le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, avait averti, dans une interview à l'AFP, que la crise gouvernementale menaçait la croissance de l'économie locale pour 2011 et aurait un impact négatif sur le ratio dette/PIB.

Mises en garde de plusieurs instances et banques internationales
Parallèlement, et en réaction aux derniers développements, le bureau du Fonds monétaire international (FMI) à Beyrouth a mis en garde contre un ralentissement de l'activité au cours de 2011 en raison de la crise actuelle, écartant toutefois un dérapage à court terme, « au vu de l'excès de liquidités et des réserves dont disposent la Banque centrale et les banques commerciales, qui sont suffisantes pour faire face au choc politique » actuel. Le bureau du FMI, dont le rapport est cité par le Lebanon Weekly Monitor de Bank Audi, a précisé à cet égard que la monnaie locale n'encourait aucun risque majeur, ajoutant que les déposants ne devaient pas « s'inquiéter quant à la stabilité monétaire ».
Quant au Crédit suisse, il a estimé dans une note que l'impasse politique actuelle ne devrait pas affecter les affaires courantes du gouvernement, soulignant toutefois que la confiance des investisseurs ainsi que celle des touristes risquent d'être largement minées par la crise que traverse le pays.
De son côté, la banque britannique Barclays Capital a mis en garde contre un prolongement de la crise actuelle, rappelant que le Liban devrait honorer 3,4 milliards de dollars de dette durant l'année en cours. Barclays Capital s'est toutefois voulu rassurant à cet égard, indiquant que les banques locales n'hésiteraient pas à souscrire aux nouveaux titres en échange des anciens.

Citibank et JPMorgan plus optimistes
Sur un ton plus optimiste, les banques américaines Citibank et JPMorgan ont souligné, dans deux rapports distincts sur la situation actuelle au Liban, que la croissance sur le marché local ne devrait pas connaître de contraction majeure. Citibank a indiqué à ce propos que les « crises politiques sont chose commune au Liban », rappelant que les taux de croissance durant la période 2006-2008 sont restés relativement élevés, atteignant même 7 % en 2007 (au pic de la crise). JPMorgan a de son côté indiqué que la stabilité de la livre était inébranlable, ajoutant que le différentiel de taux d'intérêt entre la monnaie locale et les devises étrangères demeure relativement élevé, ce qui devrait continuer de favoriser l'entrée de capitaux dans le pays.
L'agence de notation Standard and Poor's a abaissé hier la perspective du Liban de « positive » à « stable » en raison de la crise politique qui le secoue, maintenant la note B/B de la dette souveraine du pays.« Notre révision de la perspective de positive à stable reflète notre point de vue selon lequel il sera difficile de surmonter l'impasse politique causée par le...

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