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Liban: une crise gouvernementale prolongée pourrait dégénérer en violences

La crise politique au Liban après la chute du gouvernement de Saad Hariri pourrait dégénérer en violences en raison du bras de fer persistant avec le Hezbollah autour de l'enquête sur l'assassinat de son père, Rafic Hariri, s'inquiètent des analystes.
"Nous sommes entrés dans une crise politique de longue durée. La formation d'un nouveau gouvernement va probablement prendre plusieurs mois", affirme à l'AFP Paul Salem, directeur du Centre Carnegie pour le Moyen Orient.
"Je ne pense pas que le Hezbollah prépare une action militaire délibérée à Beyrouth, mais nous pouvons bientôt voir dans la rue des événements imprévisibles qui peuvent dégénérer", ajoute-t-il.
Dans une manoeuvre concertée entre le mouvement chiite Hezbollah et ses alliés, 11 ministres ont présenté mercredi soir leur démission du gouvernement de Saad Hariri, provoquant son effondrement.
Ces démissions sont liées au bras de fer qui dure depuis des mois entre les deux camps au sujet du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) chargé de l'enquête sur l'assassinat en 2005 de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.
Le Hezbollah, qui accuse le TSL d'être "à la solde d'Israël et des Etats-Unis", s'attend à être mis en cause et fait pression sur Saad Hariri pour qu'il désavoue le tribunal. Mais M. Hariri refuse tout compromis sur le TSL, qui doit rendre prochainement son acte d'accusation.
"Quand l'acte d'accusation sera remis, l'opposition (le Hezbollah et ses alliés) doit avoir le contrôle des institutions de l'Etat pour empêcher l'arrestation d'éventuels suspects", indique Amal Saad Ghorayeb, de l'Institut arabe pour les recherches et les études de politiques, basé à Doha.
"Elle n'a d'autres choix que de contrôler le gouvernement, sinon la situation explosera", dit-elle.
Ces développements font craindre un renouvellement des violences de mai 2008 lorsque, après une crise de près de deux ans provoquée par la démission de ministres du camp du Hezbollah, des combats meurtriers ont mis le pays au bord de la guerre civile.
Même si les experts écartent des violences dans l'immédiat, ils ne voient pas non plus d'issue proche à la crise.
"Vu la polarisation actuelle dans le pays, les différentes parties peuvent à tout moment perdre le contrôle du cours des événements", dit Sahar Atrache, analyste basé de Beyrouth auprès de l'institut de recherche International Crisis Group (ICG).
"Le problème au Liban est que les choses vont d'une crise à une autre, mais je ne crois pas qu'il y aura de guerre civile pour le moment", ajoute Mme Atrache.
Le président de la République libanaise Michel Sleimane entamera lundi des consultations avec les groupes parlementaires pour nommer un nouveau Premier ministre, après avoir chargé le gouvernement de M. Hariri de la gestion des affaires courantes.
D'après les experts, c'est le groupe parlementaire du leader druze Walid Joumblatt (centre) qui fera pencher la balance en faveur ou non de Saad Hariri, dont il était l'un des plus proches alliés avant de s'en démarquer en 2009.
Le chef du groupe parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, a laissé entendre jeudi que le parti chiite et ses alliés n'allaient pas proposer le nom de M. Hariri, le leader sunnite le plus influent au Liban.
"Si M. Hariri refuse les demandes du Hezbollah (de désavouer le TSL), il ne sera certainement pas nommé Premier ministre", affirme Mme Ghorayeb.
La crise politique au Liban après la chute du gouvernement de Saad Hariri pourrait dégénérer en violences en raison du bras de fer persistant avec le Hezbollah autour de l'enquête sur l'assassinat de son père, Rafic Hariri, s'inquiètent des analystes."Nous sommes entrés dans une crise politique de longue durée. La formation d'un nouveau gouvernement va probablement prendre plusieurs...