Une tête, qui pourrait être celle de l'assaillant, a été découverte sur les lieux de l'attaque et représente la principale piste suivie par les enquêteurs. Des chirurgiens ont été sollicités pour tenter de reconstituer le visage afin de déterminer l'identité de cet homme, qui pourrait être âgé d'une trentaine d'années.
L'attaque n'a pas encore été revendiquée, mais le pouvoir dénonce des « mains étrangères » derrière l'attentat, même si, selon les premiers éléments de l'enquête, l'explosif serait de fabrication locale.
Cet attentat a provoqué de nombreuses manifestations de Coptes au Caire et à Alexandrie (Nord), qui ont à plusieurs reprises donné lieu à des heurts avec la police et fait des dizaines de blessés.
L'attentat, qui a fait 21 morts et 79 blessés, survient deux mois après des menaces contre les chrétiens d'Égypte proférées par la branche irakienne d'el-Qaëda, qui les accuse de séquestrer des femmes de prêtres coptes orthodoxes qui se seraient converties à l'islam. Ce groupe irakien avait revendiqué l'attentat du 31 octobre contre la cathédrale syrienne-catholique de Bagdad où 46 civils, dont deux prêtres, sept membres des forces de sécurité et les cinq assaillants avaient péri.
La protection policière a été renforcée autour des églises d'Égypte, à l'approche des célébrations de la Noël copte orthodoxe jeudi et vendredi. Vendredi est également le jour de prière pour les musulmans. La surveillance est également renforcée par la police ou les fidèles autour des lieux de culte de la diaspora copte dans plusieurs pays comme la France, le Canada, l'Allemagne ou le Royaume-uni. Aux Pays-Bas, des organisations musulmanes néerlandaises ont proposé de surveiller des églises coptes.
Les dirigeants égyptiens et les principales autorités religieuses du pays, chrétiennes et musulmanes, ont condamné ce massacre, et multiplié les appels au calme et à l'unité nationale. À l'étranger, de nombreux gouvernements et des responsables religieux de toutes confessions - du pape Benoît XVI au grand mufti d'Arabie saoudite, cheikh al-Cheikh - ont aussi dénoncé cet attentat.
Des organisations égyptiennes de défense des droits de l'homme ont toutefois vivement critiqué hier dans un communiqué la politique du pouvoir, l'accusant de créer un « terrain fertile » pour ce genre de violence. « La mauvaise gestion des tensions confessionnelles et de la violence par l'État crée un terrain fertile et un environnement propice pour que ce genre d'événement se produise », écrivent douze ONG regroupées dans un forum des organisations indépendantes égyptiennes pour les droits de l'homme.
Les Coptes d'Égypte, la plus nombreuse communauté chrétienne du Moyen-Orient, représentent 6 à 10 % des quelque 80 millions d'Égyptiens, en grande majorité de confession sunnite.
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