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Culture - Lu et approuvé

« Cher amour », de Bernard Giraudeau (éd. Métailié)

Lu - Parce que les correspondances de Bernard Giraudeau à Madame T., la femme rêvée et aimée, sont semblables au carnet de voyages. Un périple initiatique qui emporte le regard très loin pour revenir vers l'intérieur de l'âme.
Lu - Parce que le comédien, boulimique de la vie, impatient et gourmand de voyages et de nouveaux visages, va, à cause de sa maladie, ralentir son rythme pour être à l'écoute de son corps et de son âme. « Je veux faire ce voyage, celui qui fouille le cœur de la terre, qui laboure la stérilité apparente du désert pour mettre à nu les racines originelles. »
Lu - Parce que dans Le Marin à l'ancre, paru en 2001, l'acteur adressait déjà une correspondance à son ami Roland, cloué sur sa chaise par une maladie. Cher amour reprend cette même écriture épistolaire pour une femme que le narrateur n'a pas encore rencontrée, qu'il attend. « Je vous aime depuis si longtemps, depuis avant le début, voyez-vous. » De Pablo Neruda à Michel Polnareff, Giraudeau emprunte les mots à tous les poètes de la terre.
Lu - Parce que ces paroles, comme testamentaires, vont droit au cœur car elles touchent l'essentiel. Les récits qu'il adresse à cette inconnue sont en effet des voyages au bout du monde, Amazonie, Chili, Philippines, Cambodge, mais aussi des explorations intérieures et des conversations intimes sur les planches de théâtre, ce territoire de vie qu'il aime tant.
Approuvé - Parce que l'ouvrage est une perpétuelle tentative de dépouiller l'homme d'avant, de le mettre à nu afin de se présenter vierge à l'amour tant sublimé. « J'ai lu la comédie et j'ai vécu le drame. Ce qui reste de moi, je ne le sais plus bien. Vous seul Seigneur pourrez reconnaître mon âme. Dans tous ces corps d'emprunt qui se sont faits miens », dit-il. (...) « Mon caractère était une lame et ma conscience ébréchée. Je voulais tout voir et je n'ai rien vu jusqu'au jour où je vous ai imaginée. » Et plus loin : « Ce qui fut vécu n'était qu'un rêve effleuré. »
Approuvé - Parce que ses récits sont des voyages au pays des hommes, « parce que là où le soleil se lève, les hommes ont le même souci de vivre, de comprendre, de sourire à l'autre, d'effacer la souffrance et de donner un sens à leur existence ».
Approuvé - Parce qu'en narrant ses extraits de vie, ses périples et ses rencontres, Bernard Giraudeau, dont l'écriture mêle l'espoir à la mélancolie - « Je vais apprendre à avoir froid » -, essaye aussi de retenir le temps et de le prolonger dans ce cher amour. « Je ne vous écris pas ces voyages par nostalgie de l'exotisme, mais pour retenir des instants, des visages, des circonstances humaines (...) prendrez-vous ce temps de me lire pour me prolonger un peu en vous ? »
Approuvé - Parce que ses paroles résonnent d'une poésie et d'une sagesse toute pudique. « Écouter et ne rien faire. Tout est là dans cette difficulté de ne rien faire, d'être et de jouer. » « Je dois beaucoup, dit-il encore, à celui qui m'a dit un jour : " Si tu essayais de jouer cette phrase en majeur et non en mineur ". »
Comme le bateau ivre de Rimbaud, Bernard Giraudeau prend la vague et vogue loin des rives, mais toujours près du cœur.
Et ses mots, sans jamais se briser, empruntent aux flots leur rythme et leur musicalité.
Lu - Parce que les correspondances de Bernard Giraudeau à Madame T., la femme rêvée et aimée, sont semblables au carnet de voyages. Un périple initiatique qui emporte le regard très loin pour revenir vers l'intérieur de l'âme. Lu - Parce que le comédien, boulimique de la vie, impatient et gourmand de voyages et de nouveaux visages, va, à cause de sa maladie, ralentir son rythme pour...
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