Les sunnites de Tripoli s'en prennent au Hezbollah et à l'armée

Devant 1 500 personnes réunies à Tripoli, un député fidèle au Premier ministre Saad Hariri et un dirigeant salafiste ont accusé ensemble l'armée de servir de couverture au Hezbollah et appelé leurs partisans à résister contre ce qu'ils considèrent comme des pressions militaires contre leur communauté.
"Oui, le renseignement militaire cible les sunnites du Liban, à moins bien sûr qu'ils soient fidèles au Hezbollah", a déclaré le député Mohammed Kabbara.
Dai al-Islam al-Chahhal, fondateur du mouvement salafiste au Liban, a appelé les participants à se défendre par tous les moyens contre "les injustices" commises par l'armée.
"Nos paroles de vérité sont plus fortes que vos roquettes", a déclaré M. Chahhal en référence à l'artillerie du Hezbollah. "S'il le faut, nous sommes prêts à utiliser nos corps comme mines pour défendre les sunnites, parce que nous n'accepterons jamais l'injustice", a-t-il ajouté, en réclamant la libération des prisonniers de son mouvement.
Le Liban redoute un conflit entre ses communautés chiite, la plus nombreuse, et sunnite, lorsque que le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé par l'ONU pour faire la lumière sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005, publiera son acte d'accusation.
En effet, le TSL pourrait impliquer des responsables du Hezbollah.
Le mouvement chiite, qui a dit s'attendre à cette éventualité, a promis de "couper la main" de qui arrêterait des membres de son parti. Il accuse le TSL de faire partie d'un "complot israélo-américain" visant à le détruire.