Il s'exprimait aussi au lendemain des déclarations de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton qui avait affirmé à Manama que l'inquiétude des États-Unis au sujet des activités nucléaires sensibles iraniennes était partagée par tous les voisins de la République islamique d'Iran.
"Il est vrai que l'Iran peut devenir un pays très puissant, mais il n'a jamais utilisé sa force contre ses voisins et ne le fera jamais, car ses voisins sont musulmans", a dit M. Mottaki, dont les propos en persan étaient traduits en arabe et en anglais.
"Votre force dans la région est la nôtre et notre force est la vôtre", a-t-il ajouté à l'adresse des monarchies du Golfe.
M. Mottaki a appelé à "la coopération entre les pays du Golfe persique pour instaurer une sécurité permanente" et "garantir la production et le transfert du pétrole".
Selon lui, "la présence de forces étrangères n'aidera pas à établir la sécurité dans la région. L'Histoire a montré que la présence de ces forces et leurs tentatives de susciter la compétition entre les pays de la région étaient la source de tous les maux".
Bahreïn, où se tient le forum, est le siège de la Ve Flotte américaine.
L'Iran reprend lundi et mardi à Genève les discussions nucléaires avec le groupe "5+1", à savoir les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (États-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne) et l'Allemagne, après un an d'interruption.
Les grandes puissances soupçonnent l'Iran, malgré ses dénégations, de chercher à se doter de la bombe atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil.
M. Mottaki a de nouveau démenti ces accusations. "Il s'agit de mensonges et les inspections n'ont rien trouvé. Mais ces gens n'ont pas le courage de reconnaître qu'ils s'étaient trompés".
"Il est de notre droit de produire une énergie propre et nous priver de ce droit est une discrimination scientifique", a-t-il ajouté.
À l'ouverture vendredi soir du forum "Dialogue de Manama", Mme Clinton s'était directement adressée à la délégation dirigée par M. Mottaki pour lui demander un esprit "constructif" à la réunion de Genève.
L'appel de Mme Clinton, inchangé sur le fond, a toutefois été lancé sur un ton fort différent de celui, de plus en plus sévère, employé ces derniers mois par Washington.
"Nous continuons à faire cette offre de dialogue dans le respect de votre souveraineté", a-t-elle dit, "mais aussi avec un engagement inébranlable à défendre la sécurité mondiale et les intérêts du monde dans une région du Golfe sûre et prospère".
Mme Clinton a retrouvé à Manama les dirigeants cités dans les câbles américains dévoilés par WikiLeaks.
Ces révélations ont jeté une lumière crue sur la perception de l'Iran par ses voisins.
On y apprend ainsi que le roi Abdallah d'Arabie saoudite a demandé à Washington de "couper la tête du serpent" pour détruire le programme nucléaire iranien.
Et le roi Hamad ben Issa al-Khalifa de Bahreïn y estime qu'il est moins risqué d'intervenir militairement en Iran que de laisser ce pays poursuivre son programme nucléaire.
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