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Moyen Orient et Monde - Birmanie

Après les élections, la junte préparerait la libération d’Aung San Suu Kyi

La lauréate du prix Nobel de la paix refusera une libération conditionnelle.

Des membres de la Ligue nationale pour la démocratie déroulent un portrait d’Aung San Suu Kyi, devant leurs bureaux, à Yangon.  Soe Zeya Tun/Reuters

Les 18 mois de résidence surveillée que purge d'Aung San Suu Kyi, icône de l'opposition à la junte, touchant à leur fin samedi, les services de sécurité birmans préparent la libération la lauréate du prix Nobel de la paix. « Nous n'avons pas encore reçu d'instructions de responsables supérieurs à propos de sa libération. Mais nous préparons le plan de sécurité pour le 13 novembre », a indiqué un responsable sous le couvert de l'anonymat. L'ordre tombera « à la dernière minute » a estimé pour sa part une autre source birmane.
La libération de l'opposante interviendrait ainsi quelques jours après les premières élections depuis 20 ans, organisées dimanche dernier. Émaillées d'accusations de malversations, elles ont été rejetées par l'Occident et l'opposition. Un cadre du parti projunte avait revendiqué mardi environ 80 % des sièges dans les futures Assemblées. La télévision d'État a confirmé hier, en lui attribuant notamment 48 des 60 premiers sièges de la Chambre des représentants.
Les observateurs estiment depuis des mois que le régime du généralissime Than Shwe finira par libérer Mme Suu Kyi, qu'il a pris soin d'écarter pour le scrutin. Mais ils soulignent également que cette décision relève uniquement de l'homme fort de la junte, qui la déteste, et qu'il a déjà par deux fois laissée sortir avant de l'enfermer à nouveau. En mai 2009, Mme Suu Kyi était libérable lorsqu'un illuminé américain a réussi à nager jusqu'à son domicile de Rangoun, situé sur les rives d'un lac. En août, elle était condamnée à 18 mois supplémentaires de résidence surveillée.
À la veille d'une probable sortie, elle est aujourd'hui très isolée. Sa victoire de 1990 semble lointaine, lorsque son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), avait triomphé aux élections. Le résultat n'a pas été reconnu et l'opposante n'a jamais eu le pouvoir, passant 15 des 21 dernières années privée de liberté. Mais sa victoire lui avait conféré une légitimité en Birmanie et à l'étranger que la junte a voulu briser avec un nouveau scrutin.
Mme Suu Kyi a boycotté la consultation, de dimanche dernier, tout comme la LND, qui a été officiellement dissoute par la junte. Et son avenir politique est aujourd'hui des plus incertains. Son avocat, Nyan Win, a déclaré que la libération de sa cliente « doit être sans condition car elle n'acceptera pas, comme elle l'a toujours fait par le passé, qu'on y mette des limites ».
Les cadres de la Ligue ont par ailleurs indiqué hier qu'elle organiserait une conférence de presse, après une sortie dont ils disent ignorer la date. « Nous avons demandé aux autorités oralement. Ils n'ont pas répondu. Nous allons donc le leur demander par écrit » a indiqué Nyan Win.
La junte, simultanément, a accusé des « terroristes » de commettre des « actes subversifs pour perturber la stabilité de l'État », après les affrontements de lundi dans l'est du pays entre l'armée et des rebelles karens. Plusieurs sources évoquent l'hypothèse d'une offensive majeure et imminente de l'armée contre certains groupes rebelles dans les confins du pays.
Les 18 mois de résidence surveillée que purge d'Aung San Suu Kyi, icône de l'opposition à la junte, touchant à leur fin samedi, les services de sécurité birmans préparent la libération la lauréate du prix Nobel de la paix. « Nous n'avons pas encore reçu d'instructions de responsables supérieurs à...

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