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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Le « Coffee Party » veut réveiller l’Amérique face à l’ultradroite

Le mouvement politique est né d'un élan populaire, fin janvier sur Facebook, en réaction au Tea Party.

La fondatrice du Coffee Party, Annabel Park, est une Américaine née en Corée du Sud et au caractère bien trempé.         Édouard Guihaire/AFP

Thé ou café ? Le menu politique américain s'est enrichi d'un nouveau mouvement, le Coffee Party, déterminé à insuffler son arôme « progressiste » aux législatives du 2 novembre, face à la poussée des ultraconservateurs du Tea Party.
Le Coffee Party est né d'un élan populaire fin janvier, alors que le débat sur la réforme de la couverture santé faisait rage aux États-Unis. La mode étant aux réseaux sociaux, c'est grâce au premier d'entre eux, Facebook, que « tout a commencé », raconte la fondatrice du mouvement, Annabel Park, petit bout de femme dont la voix douce contraste avec un caractère bien trempé. « J'en avais assez du Tea Party », lâche cette documentariste à propos du mouvement ultralibéral lancé en 2009, après l'élection du président Barack Obama, et qui tire son nom de la révolte des Américains contre les taxes de l'Empire britannique imposées sur le thé juste avant la guerre d'indépendance. « J'ai créé une page sur Facebook pour exprimer ce que je pensais et une poignée de personnes ont commencé à me rejoindre, en disant : Nous devrions lancer notre propre parti », poursuit Mme Park, une Américaine née en Corée du Sud, qui se dit plutôt proche des démocrates. Après un article publié dans le Washington Post, « ça a explosé », ajoute-t-elle. « Des milliers de personnes ont commencé à nous rejoindre. Certains ont créé leurs comités locaux », dit-elle encore.
Lancé comme un simple projet personnel, le Coffee Party élabore alors un programme politique « non partisan », basé sur une plus grande participation des Américains dans les décisions de leur administration, à l'inverse du Tea Party qui voue le gouvernement aux gémonies. Quelques mois plus tard, le Coffee Party est en mesure de présenter un candidat à la Chambre des représentants lors du scrutin de novembre dans le Missouri et affiche quelque 300 000 fans sur sa page Facebook. À titre de comparaison, le comité national des démocrates culmine à 150 000 et celui des républicains à 186 000. « C'est une réaction de M. Tout-le-Monde face au Tea Party », avance Mme Park. « Parce que dans les journaux et les médias, le Tea Party se targue de représenter l'Amérique, la vraie. Mais leur conception du changement est dangereuse », estime-t-elle. Aussi fournies soient-elles, les légions d'internautes ne sauraient rivaliser avec la force de frappe du Tea Party, capable de rassembler des dizaines de milliers de personnes comme il l'a fait le mois dernier à Washington. Le mouvement est jeune et ses forces vives, rétorquent les responsables du Coffee Party, qui entreprend de passer du virtuel au réel avec un travail sur le terrain, comme à Woodbridge (Virginie), où Annabel Park vient faire le point avec des militants locaux. La rencontre a lieu en soirée dans une caféteria éclairée au néon. Le Tea Party « est une renaissance de l'ultradroite. Une majorité d'entre eux sont des militants chrétiens, qui soutiennent ceux qui ont l'argent et le pouvoir », s'emporte Gregg Reynolds, 65 ans. La discussion tourne vite autour du financement des partis politiques, cheval de bataille du Coffee Party. « La manière dont les élections sont financées fait que les hommes politiques sont en situation d'être soudoyés, parce qu'ils ont besoin de millions de dollars pour leurs campagnes », estime Annabel Park, qui plaide pour une réforme globale du système.
Gregg écoute religieusement. Ce solide retraité engagé en politique depuis des années prédit que le Coffee Party deviendra une formation de poids. Avant d'ajouter, avec un réalisme teinté d'amertume : « Je ne pense pas que ça arrivera de mon vivant. »
Thé ou café ? Le menu politique américain s'est enrichi d'un nouveau mouvement, le Coffee Party, déterminé à insuffler son arôme « progressiste » aux législatives du 2 novembre, face à la poussée des ultraconservateurs du Tea Party.Le Coffee Party est né d'un élan populaire fin janvier, alors...

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