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Lifestyle - festival

Les dernières audaces du cinéma britannique en scène à Dinard

Quand les Anglais font leur cinéma, ça donne des moutons morts en martyrs, des ouvrières pétroleuses, un trafiquant de marijuana flamboyant, un père de famille en rupture de ban et des cadavres qui s'évadent des placards.

La plupart des films présentés au festival sont joyeux, comiques, ou musicaux.

Souvent drôle et volontiers grinçant, le cinéma d'Outre-Manche, le troisième en importance sur les écrans français, conserve un ton à part comme en témoignent ses dernières productions, présentées jusqu'à dimanche à la 21e édition du Festival du cinéma britannique de Dinard.
"Si vous voulez toucher les gens, il faut les faire rire : il n'y a pas de bon film sans quelques bonnes blagues", résume Bernard Rose, réalisateur de "Mr Nice", portrait épique d'Howard Marks (avec Rhys Ifan et Chloë Sevigny), tiré des mémoires éponymes d'un ancien d'Oxford devenu l'un des plus gros trafiquants de haschich et de marijuana d'Europe avec la complicité d'un commandant de l'IRA libidineux...(en France en avril).
Hilarant encore, les "Four Lions" de Chris Morris (en France le 8 décembre), ou le destin de quatre apprentis terroristes de la banlieue londonienne, aussi maladroits que crétins, refoulés des camps d'entraînement afghans après avoir vainement tenté d'abattre un drone au lance-roquette... "Ce n'était pas évident de faire rire sur le sujet", relève le directeur artistique du Festival, Hussam Hindi.
D'autant moins que la performance des services de sécurité anglais s'avère aussi pathétique que celles des dangereux extrémistes sur lesquels ils croient avoir mis la main... De l'humour anglais, sans doute.
Comme dans "We want sex", de Nigel Cole, où l'humour et le culot transcendent l'aventure (véridique) des ouvrières grévistes de l'usine Ford d'East London, en 1968, qui affrontent leurs patrons américains pour réclamer l'égalité des salaires (sortie le 9 mars, au lendemain de la Journée de la femme). "We want sex equality" proclamait leur banderole qu'un faux pli a en partie amputé pour la plus grande joie des passants.
"Le cinéma britannique nous surprend toujours : je m'attendais à une production assez morose, dure, à l'image de la décennie qu'on vient de vivre, de ce monde merdique entre attentats et crise économique. À l'inverse, la plupart des films sont joyeux, comiques, ou sur la musique", note Hussam Hindi.
Et pourtant, le cinéma britannique vit un moment curieux depuis la disparition annoncée du UK Film council (UKFC), équivalent du Centre national du cinéma français, chargé de soutenir la production cinématographique outre-Manche. Le ministre de la Culture Jeremy Hunt a annoncé en juillet la suppression de cet organisme créé en 2000 par Tony Blair, provoquant un tollé et une pétition signée par 30 000 protestataires.
Mais fidèles au flegme britannique, les producteurs présents à Dinard vendredi tenaient un atelier avec leurs homologues français sobrement intitulé : "Keep calm and carry on" (Restez calme et continuez).
"Cet été c'était vraiment la panique, mais en fait on comprend maintenant que le UKFC sera remplacé par un organisme similaire", explique Elizabeth Karlsen, productrice de "We want sex", dont le film a été pour moitié financé par le FC.
"Il y aura de l'argent, on est déjà en train de réfléchir", assure également Chris Collins, ex-membre du feu Film Council.
Sur les quelque 120 films produits chaque année au Royaume-Uni, le festival de Dinard en présente une cinquantaine, dont six en compétition pour le Hitchcock d'Or, une douzaine en avant-premières mondiales, ainsi qu'un gros plan sur le cinéma irlandais et des hommages au réalisateur/acteur Peter Mullan, un fidèle de Dinard, récompensé en 2008 pour "Boy A".
Souvent drôle et volontiers grinçant, le cinéma d'Outre-Manche, le troisième en importance sur les écrans français, conserve un ton à part comme en témoignent ses dernières productions, présentées jusqu'à dimanche à la 21e édition du Festival du cinéma britannique de Dinard."Si vous...

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