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Culture - Concert

L’OPL sous le signe de la joie, de la fantaisie et de la passion

Rendez-vous des mélomanes à l'église Saint-Joseph (USJ) où a officié, pour le premier concert de la saison, l'Orchestre philharmonique du Liban sous la houlette du maestro Walid Gholmieh. En soliste, le violoniste Claude Chalhoub pour de brillantes pages de Max Bruch.

Claude Chalhoub accompagné de l’OPL sous la direction du maestro Walid Gholmieh. (Marwan Assaf)

C'est dans une chaleur moite et étouffante que le public, fidélisé déjà depuis de longues années, s'est retrouvé avec la même ferveur et le même enthousiasme, sous les voûtes de l'église Saint-Joseph (USJ) illuminée et décorée d'une grande gerbe de fleurs multicolores au pied du pupitre central.
Pour l'occasion, un menu éclectique et adroitement dosé (les concerts de l'OLP ne sont jamais ni trop longs ni trop courts et commencent, avec une ponctualité de métronome, quoi qu'il arrive, toujours à 20h30), placé sous le signe de la joie, de la fantaisie et de la passion, ainsi que des rythmes prestement enlevés, avec des pages choisies de Karl Maria von Weber, Giaccomo Puccini, Max Bruch et Ludwig van Beethoven.
Ouverture tout en tonalités fraîches et revigorantes avec le Abou Hassan, composé par un très jeune Weber (on dit qu'il avait dix-sept ans quand il signa ce facétieux et ingénieux opéra d'un acte inspiré de Shéhérazade contant des balivernes à Chahrayar pour sauver sa tête !) déjà maître de ses notes et de sa verve.
Un vent décapant, d'une délassante douceur, pour cette partition empreinte d'un certain exotisme alliant charme, délicatesse, pétulance et raffinement sonore d'une fluidité rossinienne avant terme.
Après cette joyeuse narration qui jette du baume sur le cœur, faite de notes pétillantes et de scintillements vaguement orientaux, place à une seconde ouverture. Foncièrement lyrique. Celle du drame d'amour de Manon Lescaut avec un Puccini inspiré, lui qui a défrayé les chroniques avec ses frasques sentimentales, ses embardées pour une femme mariée et ses goûts ancillaires brusquement réveillés sous son propre toit. Mélodie subtile, insidieuse et chavirante comme une interminable, soyeuse, impalpable et douloureuse caresse.
Impétueuse, échevelée d'un romantisme passionné est l'œuvre, plusieurs fois revisitée et remaniée (sous les auspices et les conseils du virtuose du violon Joseph Joachim) de Max Bruch qui ne se contente pas des trémolos les plus languides mais brasse des rythmes fous et bondissants, des cadences effrénées et infernales. On écoute ici le Concerto pour violon et orchestre n° 1 en sol mineur du compositeur allemand né à Cologne et décédé en 1920 à Berlin. Trois mouvements (allegro moderato, adagio et allegro energico) pour ce concerto remuant et passionné, conduit de mains de maître par Claude Chalhoub aux commandes des cordes et de l'archet.
Une fantaisie endiablée requérant brio, bravoure et doigté d'une grande précision pour ces envolées à la fois lyriques et incendiaires. Et que Chalhoub, un des meilleurs interprètes libanais de sa génération, assume avec discernement et sensibilité.
Salve d'applaudissements à tout rompre au jeune violoniste dont la prestation sans faille est imbibée d'émotion contenue. En bis, solo absolu de Bach pour un envoûtant moment de plaisir et de
recueillement.
Pour terminer, le second mouvement (molto vivace) de la monumentale Neuvième symphonie op 125 en ré mineur (dite chorale à cause du chœur qui intervient) du génie de Bonn. Tempête de notes pour cette narration beethovenienne, entre bourrasque et flux volubile, fonçant sur l'auditoire comme une imparable déferlante, avec des rythmes de «sicilienne» où cordes, cors et timbales se déchaînent en un scherzo triomphant, tumultueux et alerte. Puissance noueuse d'une partition torrentielle vouée à une joie exubérante pour un tempo vif, allègre, imposant, aux prodigieuses ligne de tension.
C'est dans un tonnerre d'applaudissements qu'ont été accueillies les dernières mesures des musiciens.
Ça y est, c'est bien parti, et en dépit de toutes les noirceurs et cacophonies ambiantes et du ramage de corbeaux de tristes Cassandre, le «la» est bel et bien donné pour une saison nouvelle.
C'est dans une chaleur moite et étouffante que le public, fidélisé déjà depuis de longues années, s'est retrouvé avec la même ferveur et le même enthousiasme, sous les voûtes de l'église Saint-Joseph (USJ) illuminée et décorée d'une grande gerbe de fleurs multicolores au pied du pupitre central. Pour...

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