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Culture - Spectacle

Un hip, un hop et puis s’en vont...

Vraiment dommage qu'ils soient partis si tôt. Kader Attou et ses danseurs ont proposé, le temps d'une soirée unique et magique, un spectacle de danse hip-hop métissé et énergique intitulé « Histoires.com ».

Mi-clowns, mi-saltimbanques, les danseurs de hip-hop s’en donnent à cœur joie.

«Don't shoot, drop the gun, fire!», lance le petit robot télécommandé en traversant la scène plongée dans le noir. Il se heurte à un obstacle, une fois, deux fois puis s'immobilise. Sous un halo de lumière, l'on voit alors apparaître un personnage aux vêtements aux contours flous, mi-clown, mi-vagabond. Il taquine son acolyte avec un ballon bleu. Des rires fusent. Le ton enjoué est donné. La salle est conquise. Soixante minutes plus tard, le public effectue une ovation debout à ces artistes venus en tournée au Moyen-Orient à l'initiative de la Mission culturelle française. Le public ne s'y est pas trompé. Professionnalisme, maître mot de ces «Histoires.com» qui sont celles des danseurs, revenus à leurs enfances respectives, et faisant ressurgir des souvenirs tendres, joyeux,
mélancoliques.
Tantôt pantins désarticulés, tantôt robots aux gestes entrecoupés, les «hip-hoppeurs» prouvent également qu'ils savent rouler de la mécanique et faire des sauts, culbutes, et autres acrobaties bien huilées et musclées.
Kader Attou a transposé la danse hip hop de la rue vers la scène. Mais il lui a aussi donné ses lettres de noblesse en devenant le premier «Street Dancer» à diriger le Centre national chorégraphique de La Rochelle.
Attou aurait appris la danse, le break danse et compagnie à travers la télévision. Il est né dans la banlieue de Lyon, de parents immigrés d'Algérie. À 8 ans, fasciné par le monde du spectacle, il rejoint l'école de cirque de sa région. Un premier pas avec la danse contemporaine aura lieu dix ans plus tard avec des chorégraphes reconnus comme Maryse Delente, puis Maguy Marin et Joseph Nadj. En 1989, il fonde Accrorap, un collectif qui accédera au titre de Compagnie en 1994.
Quête d'identité, métissage, citoyenneté du monde sont au menu des spectacles de ce chorégraphe libre. Libre d'inventer, de mélanger, de franchir les barrières. Comme dans la pub, «plus haut, plus loin», les danseurs cherchent à se dépasser physiquement.
«Je ne danse pas pour plaire. Je veux défendre des valeurs», aime à répéter le danseur chorégraphe. Les valeurs de partage et de dialogue surtout. Comme les saltimbanques, il sillonne le monde avec sa troupe, en disséminant l'énergie de leur danse et ce dialogue des cultures.
«Nous sommes nous-mêmes le fait d'une rencontre. C'est dans la différence qu'on se construit. Je veux que ma danse soit dans ce rapport aux êtres et aux choses.»
Parallèlement à ses représentations, Kader Attou profite de ses déplacements en tournées pour mettre en place des activités pédagogiques et des ateliers, en partenariat avec des institutions de danse contemporaine. Un travail pédagogique qui lui permet de garder le lien avec le terrain et de réalimenter sans cesse ses recherches chorégraphiques. À Beyrouth, il a ainsi animé un atelier au centre Maqamat de Omar Rajeh. Et l'on chuchote qu'il reviendra peut-être dans le cadre du festival de danse Bipod.
«Don't shoot, drop the gun, fire!», lance le petit robot télécommandé en traversant la scène plongée dans le noir. Il se heurte à un obstacle, une fois, deux fois puis s'immobilise. Sous un halo de lumière, l'on voit alors apparaître un personnage aux vêtements aux contours flous, mi-clown, mi-vagabond. Il taquine son...

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