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Économie - Liban - Conférence

Stratégie nationale pour la conservation de l’énergie : c’est parti !

Au cours de l'annonce, hier, de la tenue du « Forum de l'énergie de Beyrouth », qui sera inauguré le 30 septembre, le ministre Gebran Bassil a détaillé le plan directeur pour la conservation de l'énergie, qui sera « bientôt » soumis au Conseil des ministres. La première phase, d'un coût total de 9 millions de dollars, devrait permettre au Trésor d'économiser quelque 100 millions de dollars.

Le ministre Gebran Bassil au cours du déjeuner organisé, hier, en l’honneur de la presse. Photo Dalati et Nohra

Les avantages du recours aux énergies renouvelables et l'optimisation de la consommation électrique ont été au centre d'un déjeuner organisé hier par le ministère de l'Énergie et des Ressources hydrauliques en l'honneur de la presse ; déjeuner auquel ont pris part, outre le ministre Gebran Bassil, plusieurs experts, journalistes et représentants de la société civile.
Cette initiative a été l'occasion de mettre l'accent sur l'impact positif - sur le double plan environnemental et économique - de l'intégration des sources d'énergie « vertes » dans la production électrique et d'annoncer, en parallèle, le lancement d'un plan directeur visant à conserver l'énergie et à réduire la facture pétrolière du Liban, qui s'élève à l'heure actuelle à 13 % du PIB.
La stratégie, élaborée par le ministère en collaboration avec le Centre libanais pour la conservation de l'énergie (LCECP), porte notamment sur un usage accru des énergies alternatives et une rationalisation de la consommation électrique des ménages et des entreprises. L'objectif est d'atteindre à l'horizon 2014 - conformément au plan global de réforme du secteur électrique approuvé en juin dernier par le gouvernement - 12 % de production électrique à partir de sources renouvelables et de réduire de 5 % la demande globale d'énergie.

Distribution de 3 millions d'ampoules économiques
Le schéma directeur en question, qui sera « bientôt soumis au Conseil des ministres », selon le ministre Bassil, fait d'ailleurs partie du plan global de réforme (qui comporte plusieurs volets, dont le recours aux énergies renouvelables), et constitue ainsi une première concrétisation de la stratégie nationale visant à assurer de l'électricité 24h/24 d'ici à cinq ans.
La première phase de ce schéma directeur, dont le coût total s'élève à 9 millions de dollars, porte notamment sur la distribution gratuite de 3 millions d'ampoules économiques sur l'ensemble du territoire, la subvention du marché des panneaux solaires et une meilleure gestion de l'éclairage public.
Ainsi, 7 millions de dollars seront alloués pour approvisionner environ un million de ménages libanais en lampes économiques - une démarche qui devrait réduire de 164 mégawatts la consommation totale d'énergie et économiser quelque 76 millions de dollars au Trésor.
En outre, une enveloppe de 2,5 millions de dollars sera consacrée pour inciter à l'usage domestique et industriel des chauffe-eau solaires, à travers un accord avec la Banque centrale et les banques commerciales visant à offrir des crédits plus attrayants sur le marché. Le plan prévoit concrètement le lancement de prêts écologiques à taux zéro, remboursables sur cinq ans, et la subvention, à hauteur de 200 dollars, de l'achat de panneaux et d'équipements - de quoi encourager un plus grand nombre de Libanais à se convertir au solaire thermique. Outre les retombées positives sur l'environnement et les pertes économiques indirectes dues à la pollution, ce projet devrait, sur le plan purement financier, réduire la facture pétrolière de quelque 20 millions de dollars.
En parallèle, ce projet devrait permettre au Liban de se rattraper par rapport à d'autres pays de la région, comme la Tunisie ou le Maroc, « où le taux de pénétration des chauffe-eau solaires avoisine les 98 %, contre 10 % sur le marché local », a tenu à souligner hier le ministre Bassil. Le marché des panneaux solaires au Liban n'a cessé de se développer au cours des dernières années, le nombre de fournisseurs d'équipements ayant augmenté de 16 à 36 entre 2000 et 2008, mais il reste bien en deçà de l'optimum qu'il peut atteindre, en raison de l'absence, jusque-là, de toute politique publique incitative.

Une meilleure gestion de l'éclairage public
À ces deux démarches majeures - la distribution massive d'ampoules économiques et l'incitation à l'usage de l'énergie solaire - s'ajoute enfin le déblocage d'un demi-million de dollars pour l'optimisation de l'alimentation électrique des petites ruelles et des axes routiers au Liban, souvent éclairés en plein jour et plongés dans l'obscurité le soir. À cette fin, des capteurs photoélectriques seront distribués à l'ensemble des municipalités et des administrations publiques - ce qui devrait réduire de 4 millions de dollars les pertes liées à la mauvaise gestion de l'éclairage public.
La stratégie élaborée par le ministère de l'Énergie et le LCECP porte, dans un deuxième temps, sur la finalisation du projet de l'Atlas des vents, mis en veilleuse jusque-là pour des raisons plus politiques qu'économiques. Ce projet devrait permettre de recenser les sites les plus venteux du pays en vue d'y installer des structures éoliennes et d'augmenter ainsi la part des énergies renouvelables dans la production électrique du pays.
Encore faut-il que toutes ces initiatives - certes louables, mais qui ne règlent qu'une partie infime du problème de l'électricité au Liban - soient accompagnées d'autres mesures concrètes visant à augmenter l'alimentation en courant et à mettre fin à la débâcle financière du secteur de l'énergie. Les Libanais - il faut bien le reconnaître - croient de moins en moins aux promesses et ne se féliciteront de l'action publique que lorsque l'un de leurs droits les plus élémentaires sera garanti : l'électricité 24h/24.
Les avantages du recours aux énergies renouvelables et l'optimisation de la consommation électrique ont été au centre d'un déjeuner organisé hier par le ministère de l'Énergie et des Ressources hydrauliques en l'honneur de la presse ; déjeuner auquel ont pris part, outre le ministre Gebran Bassil, plusieurs experts, journalistes et...

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