Salles de lecture étincelantes, couleurs des fresques des plafonds ravivées, les 4 000 chercheurs qui la fréquentent annuellement vont trouver leur univers changé, comme l'ont constaté les journalistes à quelques jours de la réouverture de l'édifice. Mais la plus importante innovation ne se voit pas au premier abord, explique à l'AFP le Pr Ambrogio Piazzoni, vice-préfet de la Bibliothèque, dans le magnifique salon Sixtine entièrement décoré de fresques du XVIe, au 4e étage du bâtiment : « Chaque livre a été équipé d'un dispositif électronique qui permet de le retrouver facilement grâce aux fréquences radio. » « Dans une aussi grande bibliothèque que la nôtre, si un livre n'est pas à sa place, on ne peut le retrouver que par hasard et c'est comme s'il était perdu », relève-t-il. L'entrée des chercheurs, qui recevront un badge électronique, est aussi informatisée, et pourra être bloquée en cas de tentative de vol.
Autre innovation : les chercheurs pourront se connecter à la base de données de la bibliothèque depuis leurs ordinateurs personnels. Les travaux - d'un coût total d'environ 25 millions d'euros, financés par la bibliothèque avec l'aide de sponsors, - ont été décidés en 2007, lorsque des problèmes sont apparus dans la structure même de l'édifice, a indiqué le cardinal Raffaele Farina, responsable de l'institution.
La bibliothèque recèle environ 1,5 million d'ouvrages dont les plus anciens remontent aux premiers siècles de notre ère, raconte le Pr Piazzoni. La collection « constitue un témoignage de l'histoire de l'humanité de ces derniers 20 siècles. En littérature, histoire, art, poésie, etc... tout ce que l'homme a pensé, écrit et rêvé dans ces 2 000 années s'y trouve », ajoute-t-il.
La bibliothèque compte également « la plus grande collection de manuscrits au monde », soit environ 150 000 ouvrages, dont la plus riche bible du monde ornée d'enluminures pour « un total de 1,5 kilo d'or », souligne Sever Voicu, conservateur des manuscrits grecs. Il y a aussi dans le bunker de 800 m2 où sont conservés les précieux manuscrits, sous une chape de 4 mètres de béton au sous-sol, « à l'abri d'une attaque atomique », note M. Voicu, un papyrus remontant à l'an 200 avec les évangiles presque complets de Luc et Jean, de même que des manuscrits de Cicéron ou Virgile, précise le Pr Piazzoni.
« Face à la quantité des travaux, à leur ampleur et au bruit qu'ils occasionnaient, nous avons jugé indispensable et inévitable de fermer la bibliothèque », a affirmé Mgr Farina. L'annonce de la fermeture de ce lieu d'études avait « mis le monde scientifique en ébullition et les derniers temps, les chercheurs faisaient la queue pour obtenir un des 250 postes disponibles chaque jour », rappelle le Pr Piazzoni.
Mais les responsables de la Bibliothèque semblent avoir pris goût à la restauration. Il est ainsi prévu d'ici à deux ans l'ouverture d'une nouvelle salle de lecture dans le salon Sixtine et, « dans un avenir pas trop lointain », la numérisation du fonds manuscrit, dit son préfet, Mgr Cesare Pasini.
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