Rechercher
Rechercher

Économie - Cuba

Raul Castro réduit la bureaucratie et autorise de nouveaux commerces privés

Le gouvernement a décidé de supprimer 500 000 emplois publics.
En supprimant 500 000 emplois publics dans les six mois à venir, le gouvernement de Raul Castro cherche à réduire une bureaucratie pléthorique, tout en autorisant l'ouverture de nouveaux petits commerces privés, dans le cadre de son « actualisation » du modèle cubain.
L'annonce de ces coupes massives dans le secteur public, qui contrôle 95 % de l'économie de l'île, a été faite lundi par la Centrale des travailleurs de Cuba (CTC).
La mesure s'appliquera « immédiatement » jusqu'au « premier trimestre 2011 », « de façon graduelle et progressive », et « aura un impact sur tous les secteurs », précise le syndicat unique dans un communiqué.
« Notre État ne peut pas et ne doit pas continuer à entretenir des entreprises et des services dont les effectifs sont en surnombre et où les pertes sont contre-productives », ajoute la CTC.
Selon elle, ces nouveaux chômeurs devraient pouvoir trouver du travail dans le secteur privé, au sein de coopératives ou en travaillant en indépendant.
À l'heure actuelle, quelque 148 000 Cubains - sur une population active totale de 4,9 millions - travaillent à leur compte comme coiffeurs, chauffeurs de taxi ou restaurateurs en échange du versement d'un impôt à l'État et de cotisations sociales.
Mais selon des documents officieux circulant sur les lieux de travail, le gouvernement prévoit d'accorder 250 000 nouveaux permis pour l'ouverture d'environ 120 types de commerce (cordonniers, cireurs, coiffeurs, horlogers, mécaniciens, jardiniers, traducteurs...).
Même si Raul Castro s'est engagé à ce que « personne ne soit abandonné à son sort », la population est divisée.
Beaucoup s'inquiètent, tandis que d'autres se félicitent de la délivrance de permis pour pouvoir travailler à leur compte, une mesure annoncée en août pour assurer la reconversion d'une partie des chômeurs et dynamiser l'économie.
Yvonne Molina, 27 ans, espère ainsi gagner davantage que le salaire mensuel versé par l'État (20 dollars, 16 euros) avec le petit atelier de couture qu'elle a pu ouvrir dans le garage de sa maison, à La Havane.
« Je paye 300 pesos par mois (12 dollars) pour le permis et j'ai gagné 250 pesos en une semaine. J'ai toujours retouché des vêtements. Avant, je le faisais illégalement. Maintenant, je peux faire des vêtements, les vendre et gagner ma vie sans craindre de recevoir une amende », a-t-elle déclaré à l'AFP.
Depuis qu'il a succédé à son frère Fidel en juillet 2006, Raul Castro cherche à augmenter la productivité, qui a diminué de 1,1 % l'an dernier.
Il a notamment annoncé en avril que le gouvernement cherchait à reconvertir plus d'un million d'employés.
L'économie cubaine, fortement dépendante des importations, est minée par la corruption alimentant un imposant marché noir, une bureaucratie pléthorique et le plus vieil embargo au monde, imposé en 1962 par les États-Unis.
Dans ce pays où 50 % des terres sont improductives et 80 % des aliments sont importés, la construction, l'agriculture ou l'industrie manquent en outre régulièrement de bras.
Depuis des années, le gouvernement assurait aux chômeurs jusqu'à 60 % de leur salaire dans l'attente d'un nouvel emploi. Mais la CTC a aussi annoncé lundi qu'elle « modifierait l'actuel traitement professionnel et salarial » des chômeurs, qui ne pourront « plus profiter d'un régime de protection et de subvention de forme indéfinie ».
Ces annonces surviennent peu après la controverse autour des déclarations de Fidel Castro, selon lesquelles « le modèle cubain ne marche plus ». Il avait cependant assuré vendredi que cette phrase, publiée dans le magazine américain The Atlantic, avait été mal interprétée.
En supprimant 500 000 emplois publics dans les six mois à venir, le gouvernement de Raul Castro cherche à réduire une bureaucratie pléthorique, tout en autorisant l'ouverture de nouveaux petits commerces privés, dans le cadre de son « actualisation » du modèle cubain.L'annonce de ces coupes massives dans le secteur...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut