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Économie - Comité de Bâle

Les grandes banques devraient respecter les nouvelles normes sur les fonds propres

Les banquiers centraux renforcent les normes du secteur bancaire.
La plupart des grandes banques ne devraient pas avoir trop de problèmes pour respecter les nouvelles exigences qui les attendent en termes de capitaux propres, même si certaines évoquent des risques pour le financement de l'économie.
Le comité de Bâle, qui réunit banquiers centraux et régulateurs financiers, veut renforcer leurs fonds propres, et notamment porter progressivement d'ici à fin 2018 le ratio minimal de fonds propres « durs » (actions et bénéfices mis en réserve) à 7 % contre 2 % actuellement, selon un accord dit de « Bâle III » conclu dimanche.
« Les plus grands groupes européens, américains et asiatiques pourront satisfaire à ces nouveaux critères sans trop de difficultés », selon Valérie Plagnol, directrice de la stratégie à la société CM-CIC Securities. Cette conviction est affichée de l'Europe à l'Asie par toute une série d'établissements. Ils ont salué hier aussi la fin d'une incertitude pour le secteur, tout comme les Bourses mondiales où les valeurs bancaires étaient en nette hausse lundi. « Les banques européennes respecteront les nouvelles obligations, mais cela aura des conséquences sur le volume et le coût du crédit, et donc un coût aussi pour notre économie », nuance toutefois Guido Ravoet, secrétaire général de leur fédération (FBE).
« L'époque de l'argent bon marché est terminée », avertit aussi Angela Knight, directrice de la fédération bancaire britannique BBA : les coûts fixes des banques vont « inévitablement » augmenter et avec eux, le coût des crédits aux particuliers.
Le ministre des Finances australien, Wayne Swan, a déjà mis en garde les banques de son pays contre la tentation de transférer une éventuelle hausse de leurs coûts à leurs clients.
Et le commissaire européen chargé des services financiers, Michel Barnier, juge la période transitoire « suffisamment longue pour permettre des améliorations graduelles et donc ne pas mettre en danger la reprise de la croissance économique ».
Pour Dirk Schumacher, analyste chez Goldman Sachs, l'impact sur les crédits et la croissance devrait rester « gérable », d'autant que de nombreuses banques affichent déjà des fonds propres élevés même si souvent moins strictement définis que par Bâle III.
Certaines grandes banques devraient mettre un point d'honneur à tenir dès début 2013 l'objectif de 7 %, tandis que d'autres, confrontées à un environnement économique difficile ou fortement exposées à des activités jugées risquées, « auront probablement besoin d'afficher un ratio bien plus élevé que le strict minimum », soulignent les économistes John-Paul Crutchley et Alastair Ryan, chez UBS.
Pour eux, « la demande pour des capitaux frais subsiste, et sera la plus élevée dans le secteur non coté en Allemagne et dans les pays de la "périphérie" de l'Europe » (Grèce, Espagne, Portugal...).
La FBE comme Nout Wellink, président du comité de Bâle et de la banque centrale néerlandaise, ont chiffré les besoins des institutions européennes à « plusieurs centaines de milliards d'euros ».
Mais les économistes s'accordent à dire que les banques auront le temps de remédier « naturellement » au manque de capitaux, en réduisant leurs dividendes et en mettant de côté des bénéfices, et qu'elles devraient pouvoir éviter une vague d'augmentations de capital.
Malgré tout, le durcissement des critères de fonds propres « pourrait accélérer la concentration du secteur », notamment parmi les banques moyennes, selon Valérie Plagnol.
Les banques s'inquiètent aussi de l'effet cumulatif des mesures prises à leur encontre partout dans le monde suite à la crise financière. Or le président du comité de stabilisation financière (FSB), Mario Draghi, a prévenu lundi que la réforme du secteur n'était « pas terminée » et devait s'attaquer aux établissements d'importance systémique.
La plupart des grandes banques ne devraient pas avoir trop de problèmes pour respecter les nouvelles exigences qui les attendent en termes de capitaux propres, même si certaines évoquent des risques pour le financement de l'économie.Le comité de Bâle, qui réunit banquiers centraux et régulateurs financiers, veut renforcer leurs...

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