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Économie - Croissance

Aux États-Unis, les prédicateurs de l'apocalypse économique prospèrent

Aux États-Unis, les économistes qui se sont positionnés comme prédicateurs d'une apocalypse économique proche pour la première économie mondiale prospèrent, sur fond de chômage et de déficits publics élevés.
Le "pape" de ce courant de pensée pourrait être l'économiste que la crise financière mondiale a propulsé sur le devant de la scène, Nouriel Roubini. Après avoir vu venir le chaos de la crise des "subprime", il continue de prophétiser le pire.
"Les États-Unis ont épuisé toutes leurs cartouches" et "le moindre choc à ce stade peut faire basculer dans la récession", disait-il le 3 septembre lors d'un forum économique en Italie.
D'autres économistes moins médiatiques entretiennent des visions encore plus noires.
Laurence Kotlikoff, un professeur de l'université de Boston qui avertit depuis les années 1980 des dangers du déficit public, a réussi à donner à ses présages une légitimité soudaine en les exposant jeudi dans une revue du Fonds monétaire international, "Finance & Development".
Il y a déroulé un récit d'économie-fiction que d'autres jugeraient délirant: un différend commercial entre les États-Unis et la Chine, la poussant à liquider ses titres de dette du Trésor américain, mouvement imité dans le monde entier qui aboutirait à des sorties gigantesques d'argent des États-Unis et à l'injection de quantités phénoménales de monnaie par la banque centrale américaine dans le système financier. Au final, l'économie serait terrassée par l'hyperinflation.
"Il y a d'autres scénarios moins apocalyptiques, peut-être plus plausibles, mais cependant assez désagréables", admet l'auteur.
Selon un sondage publié par l'institut StrategyOne vendredi, celui auquel croient 65% des Américains est une nouvelle récession. Et à plus long terme, l'idée que les États-Unis sont "en déclin" paraît solidement ancrée. Selon un sondage Wall Street Journal/NBC publié mardi, ils sont la même proportion (65%) à le penser.
"C'est vrai: les problèmes économiques actuels sont structurels (...) Les maux du marché du travail sont profonds et incurables", commentait jeudi un des éditorialistes du New York Times, David Brooks. Pour lui, les États-Unis sont en train de perdre leur suprématie comme la Grande-Bretagne il y a un siècle.
Un autre éditorialiste du journal, le prix Nobel d'économie 2008 Paul Krugman, entrevoit aussi le pire... si les électeurs redonnent le pouvoir aux républicains.
"On ne dira jamais assez à quel point les propositions économiques avancées cette semaine par John Boehner, le chef de l'opposition à la Chambre, seraient destructrices si on les appliquait (...). Moins d'emplois et plus de déficits: l'alliage impeccable", a-t-il fulminé vendredi.
Plus favorable aux plaidoyers de M. Boehner pour les baisses d'impôts, le Wall Street Journal a ouvert ses pages vendredi à un autre prix Nobel (2002), Vernon Smith, pour lequel "il faut regarder les choses en face: nous sommes quasi certainement voués à un labeur de long haleine" pour sortir de la crise.
À Washington, le pessimisme va même se nicher dans les prévisions du Fonds monétaire international.
Dans une note à l'attention des pays du G20 publiée vendredi, les économistes de l'institution craignent une deuxième vague de la crise de l'immobilier aux États-Unis, avec "des pertes disproportionnées" pour les banques petites et moyennes, ce qui "pourrait précipiter une perte de confiance du marché dans la reprise".
Le "pape" de ce courant de pensée pourrait être l'économiste que la crise financière mondiale a propulsé sur le devant de la scène, Nouriel Roubini. Après avoir vu venir le chaos de la crise des "subprime", il continue de prophétiser le pire."Les États-Unis ont épuisé toutes leurs cartouches" et "le moindre choc...

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