Se basant sur ce chiffre, le président Barack Obama a évoqué des « nouvelles positives », mais a souligné que ces progrès étaient notoirement insuffisants et a plaidé pour de nouvelles mesures de relance. À deux mois des élections de mi-mandat, le chef de la minorité républicaine de la Chambre des représentants, John Boehner, a souligné au contraire que le pays avait perdu des emplois pour le troisième mois de suite. Il a exhorté le président à « changer de trajectoire ». Comme les mois précédents, les destructions d'emplois ont résulté avant tout de la fin des contrats à durée déterminée des personnes engagées par l'État pour le recensement décennal. Étaient concernées 114 000 personnes en août. Le ministère a revu en forte hausse le nombre des embauches nettes du privé du mois précédent. Le revers de cette bonne nouvelle est que les créations d'emplois du secteur privé apparaissent avoir nettement ralenti en août, alors que gouvernement, économistes, et investisseurs attendent de voir les entreprises prendre le relais de l'État pour soutenir la reprise. « Somme toute, aucune nouvelle exceptionnelle, mais cela aurait pu être bien pire », a résumé Ian Shepherdson, économiste du cabinet HFE. « Les entreprises continuent d'embaucher, mais elles ne le font qu'avec peu d'enthousiasme », a jugé pour sa part Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors. Comme d'autres analystes, M. Naroff se réjouit néanmoins de la hausse de 0,2 % du salaire hebdomadaire moyen, signe selon lui d'une « progression convenable des revenus ». On peut espérer qu'une partie « sera dépensée », ajoute-t-il, et « il est improbable que l'économie rechute ». Sal Guatieri, économiste de BMO Capital Markets, estime que les chiffres de l'emploi « vont apaiser les craintes » de rechute. Cependant, « la croissance de l'emploi est encore bien trop molle pour laisser croire à autre chose qu'une croissance modeste de la consommation et de l'économie au deuxième semestre », juge-t-il.
Une succession d'indicateurs mauvais ou moins bons que prévu pour le mois de juillet (en particulier dans l'immobilier) avaient ravivé les craintes concernant l'avenir de la reprise économique américaine. Les deux premiers indicateurs d'activité du mois d'août publiés mercredi et aujourd'hui (ceux de l'ISM) ont montré néanmoins que l'économie continue de croître, bien qu'au ralenti.