Ces propos discriminatoires ne sont pas seulement le fait de certains responsables, déplorent les experts qui accusent les autorités de Téhéran de laisser les médias reprendre ces "stéréotypes et préjugés" racistes affectant particulièrement les minorités arabes, ainsi que les communautés azérie, baloutche et kurde.
La communauté des bahaïs est aussi victime d'une discrimination "endémique", a expliqué aux journalistes un membre du Comité, Dilip Lahiri, précisant que le Comité s'est intéressé à son sort malgré le fait qu'elle soit le plus souvent considérée par la communauté internationale comme constituant une religion.
Les États-Unis et l'Union européenne ont fait part à plusieurs reprises de leur préoccupation au sujet des bahaïs, victimes de persécution en Iran, où ils n'ont notamment pas accès aux études supérieures et à la fonction publique. Ils seraient 47 à être emprisonnés, selon leurs dirigeants.
Les experts regrettent que ces minorités souffrent au quotidien de pratiques discriminatoires dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'emploi, ainsi qu'en matière de liberté d'expression et de religion.
La situation des femmes appartenant à ces minorités est particulièrement préoccupante, poursuivent les experts onusiens pour qui ces dernières souffrent d'une "double discrimination".
À la mi-août, l'Iran avait pu défendre sa position devant l'ONU. Les représentants envoyés par Téhéran à Genève avaient alors vanté la diversité culturelle et ethnique de leur pays, soulignant que les minorités jouissent des mêmes droits que le reste de la population grâce notamment à des réformes adoptées ces dernières années.
Si le Comité a reconnu que peu de plaintes avaient été déposées auprès des autorités, il explique dans ses conclusions qu'en aucun cas, cela signifie que la discrimination n'existe pas. L'absence de plaintes n'est pas une "preuve", insiste le rapport.
Cela peut "être dû au fait que les victimes n'ont pas assez connaissance de leurs droits" et "n'ont pas confiance en la police et les autorités judiciaires".
Les experts onusiens ont demandé à Téhéran de prendre des mesures pour améliorer la situation des minorités d'ici à trois ans.
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