Attentat à Bogota moins d’une semaine après l’investiture de Santos

Un attentat à la voiture piégée a secoué hier à l'aube le nord de Bogota, faisant trois blessés légers. Près de cinquante kilos d'un puissant explosif auraient été placés, selon la police, dans une Chevrolet Suite, un petit modèle de voiture, garée non loin d'une des principales avenues du nord de Bogota, à proximité de Radio Caracol, l'une des radios les plus écoutées en Colombie et même au-delà.
Le véhicule a explosé à une heure où ce quartier très fréquenté dans la journée est encore relativement désert.
Cet attentat a eu lieu moins d'une semaine après l'investiture du nouveau président Juan Manuel Santos. « Comme pour tout acte terroriste, ce qui est recherché est de générer de la peur », a déclaré M. Santos. « Nous continuerons à combattre le terrorisme », a-t-il assuré. « Cet événement n'a entraîné que des dommages matériels. Il n'y a pas eu de dommages structurels » sur les immeubles, a dit M. Santos. « Ne faisons pas le jeu des terroristes » en cédant à la peur, a-t-il déclaré. Il a estimé que l'attentat n'était « pas gratuit » et était « porteur d'un message ».
M. Santos a été investi samedi après avoir remporté l'élection présidentielle du 20 juin. Ancien ministre de la Défense (2006-2009), il fut l'un des maîtres d'œuvre de la politique de fermeté décidée par son prédécesseur Alvaro Uribe contre la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes). Selon le nouveau ministre de la Défense Rodrigo Rivera, il n'y a pas eu dans la période récente d'autres actes terroristes « non pas parce que leurs auteurs n'ont pas voulu, mais parce qu'ils n'ont pas pu ». M. Rivera a souligné que la transition entre Alvaro Uribe et Juan Manuel Santos avait été la « plus tranquille de ces dernières décennies » en Colombie. Il a toutefois indiqué que la police avait saisi ces derniers jours « beaucoup de matériel explosif », notamment la veille au soir dans la ville de Neiva (centre), où un engin explosif a été découvert avant sa détonation. « La consigne est très claire : intensifier, intensifier et intensifier » le combat contre les terroristes, a déclaré le ministre de la Défense.
Le président Santos a lui aussi insisté sur ce message de fermeté. « Cet acte nous rappelle », a-t-il dit, « que nous ne pouvons pas baisser la garde d'un seul centimètre en matière de sécurité démocratique », une expression qui désigne la politique de fermeté à l'égard des FARC.
M. Santos a déclaré qu'une enquête allait être menée pour déterminer l'origine de l'attentat.
Il n'a pas voulu se prononcer sur ses auteurs possibles avant d'avoir des « certitudes », indiquant cependant qu'il s'agissait des pistes « traditionnelles ».