Benzema, Nasri, Mexès : les bannis sont de retour

Écartés à des degrés divers par Raymond Domenech, Karim Benzema, Samir Nasri et Philippe Mexès, qui seront, par une ironie du sort, des cadres provisoires de l'expérimentale équipe de France, doivent à Laurent Blanc de les avoir sortis du placard bleu.
Avec Lassana Diarra, les trois hommes sont les joueurs qui comptent le plus de sélections parmi les 22 retenus.

Karim Benzema
Écarté de l'équipe de France depuis le 14 septembre 2009 (France-Autriche 3-1), au cœur depuis le printemps d'une affaire de mœurs qui lui vaut d'être mis en examen pour « sollicitation de prostituée mineure » dans l'affaire Zahia, le Madrilène de 22 ans a l'occasion de refermer le livre des ennuis.
L'ex-Lyonnais, qui avait reconnu en septembre « ne pas avoir eu envie de tout donner », avait même perdu une place de mondialiste qui lui semblait pourtant promise.
Difficile à l'époque de savoir si Domenech l'évince alors du voyage sud-africain en raison de ses prestations bien fades, de ses déclarations ou d'un comportement dépourvu d'humilité.
S'il accomplit correctement ses devoirs de vacances en Norvège, le buteur de 22 ans peut espérer faire d'une pierre deux coups en relançant sa carrière chez les Bleus et en emmagasinant de la confiance pour la reprise en club après une première saison espagnole délicate où Ronaldo et Higuain ont pris une belle avance.

Samir Nasri
À 23 ans, le Gunner compte 15 sélections. Promis au plus grand avenir dès l'adolescence, l'ex-Marseillais pourrait en compter plus, s'il n'avait, déjà avec son compère Benzema, symbolisé le choc frontal des générations lors de l'Euro 2008. À l'époque, l'affaire avait pris des proportions démesurées lorsque le tout-puissant capitaine Thierry Henry s'était vu refuser sa place habituelle dans le bus. Deux ans avant le « fiasco de Knysna », les Bleus avaient déjà été secoués par une « affaire de bus », prélude à une compétition ratée.
Nasri victime du débat sur le manque de respect des jeunes, Domenech s'était ensuite mis à utiliser avec parcimonie le meneur des Gunners, éclatant en Angleterre pour sa 1re saison mais plus appelé en Bleu depuis le 18 mars 2009.
L'an passé, Nasri a encore joué de malchance, une fracture de la jambe en juillet le privant du début de saison.
Son retour en fanfare au printemps s'était cependant heurté aux portes de la liste des 30. En poursuivant sur cet élan et en affichant une nouvelle maturité, le compagnon de l'ex-joueuse de tennis Tatiana Golovin peut désormais espérer occuper mieux qu'un strapontin chez les Bleus.

Philippe Mexès
Le plus âgé des trois (28 ans) est aussi celui qui a le moins souvent été aligné (13 fois). Considéré comme le successeur potentiel de Thuram, le Romain, personnellement responsable de deux buts encaissés le 6 septembre 2008 à Vienne contre l'Autriche, a raté le coche dès la première occasion, juste après l'Euro 2008 lors d'un match comptant pour les qualifications au Mondial sud-africain. Un match qu'il a porté comme une croix de longs mois.
Ses trois petits matches amicaux postérieurs n'ayant pas laissé de souvenir impérissable, il n'a plus revu le Bleu de France depuis juin 2009.
Marqué par cet événement et malgré ses premières années italiennes réussies sous Spalletti, l'ex-Auxerrois connaît alors également une longue traversée du désert en club, Ranieri mettant du temps à l'apprivoiser et à le sortir du placard malgré ses déclarations élogieuses.
Finalement, Mexès se retrouve aujourd'hui le seul Français de la génération intermédiaire à évoluer régulièrement à son avantage dans un club de niveau européen.