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Culture - Cimaises

Exposition à Lausanne des œuvres de Hopper

Une exposition organisée à Lausanne, qui réunit 160 œuvres de l'artiste américain Hopper considéré comme un des maîtres incontestés du réalisme pictural, a su donner aux espaces tranquilles et familiers qu'il aimait tant un soupçon d'inconnu et de mystère, écrit Peter Capella, de l'AFP.

«Soleil au balcon».

Composée de 160 œuvres provenant essentiellement du Whitney Museum of American Art de New York, la rétrospective organisée par la Fondation de l'Héritage à Lausanne réunit jusqu'au 17 octobre un ensemble de dessins, d'aquarelles et de gravures illustrant le parcours créatif de l'artiste.
« Ceci n'est pas une exposition des plus grandes œuvres de Hopper, c'est bien plus profond que cela. À travers ces dessins, vous voyez la façon dont s'est développé son style au fur et à mesure », explique le commissaire de l'exposition, Carter Foster, conservateur des dessins de Hopper au Whitney Museum of American Art de New York.
Observateur de la vie quotidienne, Hopper est connu pour ses représentations des petites villes et des lieux de vie typiques de la côte Est des États-Unis - tels que les bars-restaurants dans le très célèbre tableau Oiseaux de nuit ou les maisons en bois dans Soleil au balcon - qui inspire un sentiment de calme et de sérénité.
« Nous utilisons l'adjectif "hopperesque" aux États-Unis, c'est un terme très connu, qui décrit une atmosphère et une humeur », observe M. Foster.
Cette atmosphère spéciale est obtenue grâce à un savant mélange de réalisme et de mystère, des jeux d'ombres et de couleurs, comme il ressort de nombreux tableaux, souvent comparés par les experts à de véritables scènes de
cinéma.
« Sa façon extrêmement novatrice de théâtraliser les espaces picturaux, avec une lumière implacable et un sens aigu du cadrage (à l'instar des tableaux Le Théâtre Sheridan et Ombres, la nuit), évoque son lien fécond avec le cinéma », écrivent les organisateurs de l'exposition.
Aussi, parallèlement à l'exposition, la cinémathèque suisse à Lausanne présente jusqu'au 17 août un cycle de films explorant les liens étroits entre la peinture de Hopper et le 7e art, avec notamment au programme Psychose d'Alfred Hitchock, Stranger than Paradise de Jim Jarmusch et Une histoire vraie de David Lynch.
« D'un point de vue cinématographique, vous pouvez voir la parenté (des œuvres de Hopper), en termes de lumière et d'atmosphère urbaine, avec les films noirs », explique l'ancien directeur du Festival international du film de Locarno, Frédéric Maire, actuel responsable de la cinémathèque suisse.
Reste à savoir lequel des deux - entre le 7e art et Hopper - a influencé l'autre.
Sur ce point, M. Foster hésite. Avant de poursuivre : « Je crois qu'il (Hopper) a eu une plus grande influence sur les films des années 1950, 1960 et 1970 car pendant ces années, il était devenu un artiste populaire, son travail était très connu. »
L'exposition montre également l'influence déterminante du séjour de l'artiste à Paris (1906-1910), avec des caricatures et des vues de la Seine.
« D'une certaine façon, si vous le (Hopper) regardez bien, il n'est pas américain, il est plus européen que bien d'autres artistes américains », assure M. Foster.
De nombreuses œuvres aux couleurs sombres semblent ainsi avoir été inspirées par le travail des peintres français Edgar Degas et Toulouse-Lautrec, tandis que les jeux de lumière révèlent une fascination pour l'œuvre du grand artiste hollandais Jan Vermeer.

Composée de 160 œuvres provenant essentiellement du Whitney Museum of American Art de New York, la rétrospective organisée par la Fondation de l'Héritage à Lausanne réunit jusqu'au 17 octobre un ensemble de dessins, d'aquarelles et de gravures illustrant le parcours créatif de l'artiste.« Ceci n'est pas une exposition des plus...

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