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Économie - Dette

La BCE, inflexible sur l’inflation, défend sa crédibilité

La Banque centrale européenne a affirmé hier sa volonté « inflexible » de lutter contre l'inflation et défendu la crédibilité de l'euro, une façon de redorer son image ternie par sa décision d'acheter des obligations de pays en dérive budgétaire.
« Nous sommes inflexiblement attachés à la stabilité des prix » : Jean-Claude Trichet a tenu à le dire et le redire durant la conférence de presse suivant la réunion mensuelle du conseil des gouverneurs.
Il s'agit de balayer tous les doutes. La BCE n'imprime pas de la monnaie puisqu'elle retire régulièrement du circuit un volume équivalent à ses achats d'obligations, qui doivent favoriser le retour à un bon fonctionnement des marchés.
Il s'agit aussi de réaffirmer son indépendance des pouvoirs politiques, en soulignant le caractère quasi sacré du mandat de la BCE, inscrit dans le traité de Maastricht qui lui assigne la mission première de combattre l'inflation.
Dans le même ordre d'idées, le Français a loué les performances de l'euro depuis son lancement en 1999, et jugé la devise européenne « très crédible ». La valeur externe de la monnaie commune comparée au dollar a plongé ces dernières semaines face aux inquiétudes sur la crise de la dette en zone euro.
Le chef de la BCE s'est aussi montré inflexible vis-à-vis des journalistes qui le pressaient de révéler des détails sur les achats d'obligations, dont l'efficacité est mise en doute.
Selon les opérateurs de marchés, elle s'est concentrée jusqu'ici sur celles du Portugal, de l'Irlande et de la Grèce. Dévoiler la provenance des titres acquis, ou leur maturité, pourrait calmer les marchés et faire barrage aux spéculations, selon de nombreux économistes.
Il n'a pas voulu dévoiler non plus pour combien de temps la BCE procéderait à ces achats, qui ont diminué de semaine en semaine. Il est nécessaire de continuer maintenant. Pour ce qui est de l'avenir, « nous ne nous engageons pas à l'avance », a-t-il dit.
Jean-Claude Trichet s'est gardé en clair toutes les options ouvertes, résume Erik Nielsen de Goldman Sachs.
Interrogé sur l'aversion au risque revenu en force entre banques, qui ne se prêtent quasiment plus entre elles, il a constaté que le marché monétaire ne fonctionnait « pas parfaitement », sans plus de commentaires.
Et il a annoncé dans la foulée la tenue de trois prochaines opérations de refinancement sur trois mois, qui permettent aux banques d'emprunter auprès de la BCE autant de liquidités qu'elles le souhaitent à un niveau très avantageux. Une décision prise à l'unanimité par le conseil des gouverneurs, qui a aussi décidé de conserver le principal taux directeur à son niveau historique de 1 %.
Axel Weber, membre influent de la BCE et candidat officieux à la présidence en 2011, avait vertement critiqué le programme d'achat d'obligations, potentiellement inflationniste selon lui et dommageable à l'indépendance de la BCE. L'Allemand avait fait savoir aussi qu'il avait voté contre.
Interrogé à ce propos, Jean-Claude Trichet a répliqué : « Il y a une devise, une BCE, un conseil des gouverneurs et il y a toujours une seule décision. »
Concernant l'économie, le pronostic est presque le même : la croissance sera modérée, mais dans un environnement « de tensions continues sur certains segments des marchés financiers et des incertitudes inhabituellement élevées ».
Dans ses nouvelles prévisions, l'institution a légèrement relevé son estimation pour 2010 et légèrement abaissé comme prévu celle de 2011, prenant en compte les plans de rigueur budgétaire lancés ou à venir des pays de l'euro. L'inflation restera dans le cadre accepté, à savoir légèrement en dessous de 2 %.
La Banque centrale européenne a affirmé hier sa volonté « inflexible » de lutter contre l'inflation et défendu la crédibilité de l'euro, une façon de redorer son image ternie par sa décision d'acheter des obligations de pays en dérive budgétaire.« Nous sommes inflexiblement...

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