Le Conseil de sécurité a commencé à examiner un nouveau projet de sanctions pénalisant l'Iran pour son programme nucléaire, qui est soutenu par les cinq membres permanents du Conseil, détenteurs d'un pouvoir de veto. Le porte-parole du département d'État américain, Philip Crowley, a indiqué hier que les États-Unis espèrent que le Conseil de sécurité se prononcera sur une résolution au plus tard le 21 juin. L'Iran fait déjà l'objet de trois séries de sanctions internationales pour son refus de suspendre l'enrichissement d'uranium, une des étapes cruciales du cycle de production d'énergie nucléaire, civile comme militaire.
Si M. Mottaki a assuré une nouvelle fois que le programme nucléaire iranien était purement civil, il a justifié la nécessité pour son pays d'être équipé militairement pour se défendre. « Les États-Unis ont dit à plusieurs reprises (...) que l'option d'une frappe militaire était sur la table », a-t-il fait valoir. « À plusieurs reprises, des responsables et militaires israéliens ont annoncé qu'il y aurait des frappes contre l'Iran, et nous devrions ne pas être prêts ? » a-t-il enfin dit.
Le président du Parlement iranien, le conservateur Ali Larijani, a lui aussi mis en garde contre de nouvelles sanctions internationales, avertissant qu'elles ne réussiront pas à arrêter les « activités nucléaires pacifiques » de la République islamique. M. Larijani, ancien négociateur dans le dossier du nucléaire iranien, a également averti que ces nouvelles sanctions conduiraient Téhéran à revoir ses relations avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Parallèlement, un groupe d'experts en matière de lutte contre la prolifération nucléaire a invité les grandes puissances à examiner l'accord conclu entre l'Iran, le Brésil et la Turquie. Bien qu'imparfait, l'accord de Téhéran pourrait ouvrir la voie à des négociations, estiment les neuf experts, parmi lesquels figurent l'ancien inspecteur en désarmement David Kay, l'ex-sous-secrétaire d'État américain Tom Pickering, ou Jeffrey Lewis et Daryl Kimball, spécialistes américains du contrôle des armements. Le texte adopté, qui reprend en partie une offre faite en octobre par l'AIEA, prévoit le transfert à l'étranger de 1 200 kg d'uranium iranien faiblement enrichi en échange de combustible nucléaire pour le réacteur de recherches médicales de Téhéran. L'accord de Téhéran, reconnaissent les experts, ne permet pas de dissiper les inquiétudes liées au programme d'enrichissement de l'Iran, aux dimensions de son stock d'uranium ou à son degré de coopération avec l'AIEA, mais sa validation permettrait, selon eux, d'entamer un dialogue plus approfondi.
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