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Économie - Indicateur

USA : l’économie aborde les remous de la crise grecque avec peu d’allant

Contrairement aux prévisions plutôt optimistes des analystes, la croissance économique des États-Unis a été revue à la baisse, dans un contexte marqué par les turbulences des marchés européens, qui pourraient perturber la fragile reprise économique des USA.
La croissance économique des États-Unis au premier trimestre a été revue en baisse hier, témoignant du fait que le pays aborde avec peu d'allant les remous provoqués par la crise de la dette en Europe. Le produit intérieur brut (PIB) américain a progressé de 3 % (en rythme annuel) par rapport au trimestre précédent, a indiqué le département du Commerce à Washington, revoyant ainsi en baisse son chiffre de 3,2 % donné fin avril. Cette deuxième estimation officielle du PIB va à l'encontre des prévisions des analystes, qui attendaient une révision en hausse du chiffre du ministère, à 3,3 %, selon leur consensus médian. Le ministère indique que sa nouvelle estimation s'explique par des « révisions à la baisse des dépenses de consommation des ménages, de l'investissement des entreprises et des exportations nettes », qui n'ont été compensées qu'en partie par « une révision en hausse des variations des stocks des entreprises ». L'hiver a marqué le troisième trimestre de croissance d'affilée pour les États-Unis, sortis pendant l'été de la récession la plus longue qu'ils aient connue depuis la Seconde Guerre mondiale. Malgré leur révision en baisse, les dépenses de consommation ont retrouvé leur rôle de moteur de l'économie en assurant à elles seules 80 % de la croissance. Les chiffres du ministère montrent par ailleurs que le revenu disponible réel des Américains a augmenté de 1,9 % au premier trimestre, après avoir stagné pendant l'automne, et que les bénéfices des entreprises ont continué de progresser, quoique moins rapidement qu'au quatrième trimestre 2009.
Ces deux nouvelles sont plutôt de bon augure pour l'économie américaine, mais la demande finale reste faible, comme en témoigne la révision en baisse de la progression des ventes finales, à 1,4 % seulement, contre 1,7 % au trimestre précédent. En visite hier à Berlin, le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a prévenu que les consommateurs américains - qui cherchent globalement à réduire leur endettement - seraient « moins à l'avenir la source de la demande mondiale ». La baisse de l'estimation du PIB américain traduit la faiblesse de la reprise par rapport à celle constatée habituellement après des récessions fortes, alors que plusieurs responsables du gouvernement et de la Banque centrale (Fed) ont dit craindre que les problèmes de l'Europe ne contaminent la croissance aux États-Unis. Le dernier signe manifeste de cette inquiétude a été donné par M. Geithner, qui a exhorté mercredi les pays européens à agir sans tarder pour apaiser les marchés. Pour Nigel Gault, économiste du cabinet IHS Global Insight, le rythme actuel de la croissance « ne pourra pas être maintenu, en particulier du fait du regain d'agitation des marchés financiers, provoqué par la crise de la dette dans la zone euro ». « La crise va entamer la reprise mais ne va pas la faire dérailler », ajoute-t-il néanmoins, rejoignant ainsi l'avis de plusieurs dirigeants de la Banque centrale américaine. Si la reprise est toujours bien là, elle est « franchement molle » et « doit faire face à beaucoup de vents contraires », relève l'économiste indépendant Joel Naroff, pour qui la croissance pourrait tomber au-dessous de 2 % au second semestre. Ce pronostic contredit néanmoins celui du gouvernement, de la Banque centrale, du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui ont revu récemment en hausse leur prévision de croissance pour les États-Unis cette année, en général autour de 3 %.
La croissance économique des États-Unis au premier trimestre a été revue en baisse hier, témoignant du fait que le pays aborde avec peu d'allant les remous provoqués par la crise de la dette en Europe. Le produit intérieur brut (PIB) américain a progressé de 3 % (en rythme annuel) par rapport au trimestre...

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