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Lifestyle - Festival de Cannes

« Wall Street » le retour, ou l’incapacité de la finance mondiale à se réformer

La crise économique s'invite sur la Croisette.

De gauche à droite : le réalisateur Oliver Stone, l’actrice Carey Mulligan, et les acteurs Michael Douglas et Shia LaBeouf ; l’équipe de « Wall Street 2 » au grand complet posant pour les photographes avant la présentation du film. Valéry Hache/AFP

Wall Street 2 : l'argent ne dort jamais d'Oliver Stone, présenté hors compétition hier à Cannes, 23 ans après un premier volet qui a contribué à accentuer l'arrogance des traders, revient sur un monde de la finance vieilli, à la veille du krach boursier de 2008. « En 1987, je croyais que le capitalisme allait s'améliorer, s'amender, mais cela n'a pas été le cas, il a empiré », constate un brin dépité le réalisateur américain aux trois Oscar, qui présente pour la première fois un film sur la Croisette.
Dans ce second volet, on retrouve l'acteur américain Michael Douglas dans le rôle d'un Gordon Gekko vieilli et qui a perdu de sa superbe. L'ex-requin de la finance, devenu l'icône de nombre de jeunes traders, sort de huit ans de prison pour délit d'initié, ruiné et seul : sa femme l'a quitté, son fils est mort d'une overdose, sa fille - Carey Mulligan - ne veut plus le voir. À l'aide du compagnon de cette dernière, un jeune trader paradoxalement empli d'idéaux et interprété par Shia LaBeouf, il essaie de l'approcher. Mais le vieux loup qui semble vouloir faire amende honorable a-t-il vraiment changé ?
Au-delà de l'étude de mœurs réussie des courtiers, banquiers et autres spéculateurs qui s'agitent dans les tours vitrées de Wall Street et s'exhibent aux soirées de charité, Oliver Stone dit avoir surtout voulu narrer l'histoire d'une famille détruite par l'argent, au risque d'affaiblir un peu son propos. « Le contexte est différent de 1987. Le film parle d'argent, mais aussi de trahison et de recherche de l'amour », justifie Oliver Stone. Michael Douglas, 65 ans, à l'origine de ce projet avec le producteur Edward R. Pressman, acquiesce. « Il fallait changer le personnage », dit-il. L'acteur, oscarisé pour son interprétation dans Wall Street, se dit étonné que « tant de jeunes diplômés » aient voulu imiter le Gekko qu'il interprétait en 1987, « un homme qui détruisait des gens, des sociétés ». Avant de constater : « La cupidité est éternelle. ».
Une cupidité à l'origine de la destruction de millions d'emplois et d'une vaste crise immobilière, souligne le documentaire Inside Job de l'Américain Charles Ferguson présenté à Cannes, également hors compétition. Ce documentaire, tourné entre les États-Unis, l'Islande, l'Angleterre, la France, Singapour ou la Chine, met en accusation, servi par la voix de l'acteur Matt Damon, l'inaction des politiques et des autorités de régulation face à l'émergence de pratiques douteuses voire illégales. La crise économique est encore au cœur de Cleveland versus Wall Street présenté à la Quinzaine des réalisateurs, où Jean-Stéphane Bron suit les efforts de trois avocats pour assigner en justice les 21 banques responsables de saisies immobilières.
Face aux méthodes douteuses des banques, Oliver Stone, 63 ans - qui en septembre présentait à la Mostra de Venise un portrait hagiographique du président vénézuélien Hugo Chavez, South of the Border » -, a réclamé une réaction appropriée des gouvernements. « Je ne sais pas si le capitalisme fonctionne, ce que je voudrais, c'est qu'il y ait des réformes sérieuses qui soient appliquées », a déclaré le réalisateur, avant de constater : « Ceux qui gagnent de l'argent aujourd'hui, ce sont les présidents d'entreprise, les professionnels de la finance. Les travailleurs n'en gagnent pas. Il faudrait changer cela. »
Wall Street 2 : l'argent ne dort jamais d'Oliver Stone, présenté hors compétition hier à Cannes, 23 ans après un premier volet qui a contribué à accentuer l'arrogance des traders, revient sur un monde de la finance vieilli, à la veille du krach boursier de 2008. « En 1987, je croyais que le capitalisme allait...

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