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Athènes adopte le plan d'austérité malgré les manifestations sanglantes

Le Parlement grec a adopté jeudi le plan d'austérité du gouvernement socialiste, en contrepartie de l'aide massive de l'UE et du FMI, alors que quelque 10.000 opposants manifestaient à Athènes, au lendemain de la mort de trois personnes en marge de premières manifestations.

Intitulé "Projet sur les mesures pour l'application du mécanisme de soutien de l'économie grecque par les pays membres de la zone euro et du Fonds monétaire international", le plan a été voté par 172 députés de la majorité socialiste et de l'extrême droite sur 296 présents (300 au total).

Cent-vingt et un députés de l'opposition de droite, du Parti communiste et de la gauche radicale ont voté contre. Parmi les conservateurs, seule l'ex-ministre des Affaires étrangères Dora Bakoyannis a voté pour, et a été immédiatement radiée de son groupe parlementaire.

"Nous pouvons garantir que le pays ne fera pas faillite" a lancé le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou à l'issue du vote.

Annoncé dimanche, en prélude au déblocage par l'UE et le FMI de 110 milliards de prêts sur trois ans, le plan vise à réduire le déficit public de 30 milliards d'euros pour le ramener d'ici 2014 sous le seuil européen de 3% du PIB.

Le texte a été adopté en procédure d'urgence, alors que quelque 10.000 opposants manifestaient calmement dans le centre ville en début de soirée.

À l'appel des deux grandes centrales syndicales du pays, du privé GSEE et du public Adedy, quelque 5.000 personnes se sont rassemblées devant le parlement en signe "de protestation et de deuil".

Ils y ont déployé un long ruban noir en signe de deuil pour les trois employés de banque morts mercredi dans l'incendie criminel d'une banque d'Athènes.

Le front syndical communiste (Pame) a de son côté rassemblé environ 6.000 manifestants sur une autre place du centre d'Athènes.

D'une sévérité inédite en Europe, les mesures prévoient notamment des baisses de salaires et des hausses de taxes, frappant de plein fouet la classe moyenne.

Une troisième grève générale, en trois mois, organisée mercredi contre cette cure d'austérité, a donné lieu à de graves violences à Athènes. Des jeunes encagoulés mêlés au flot des manifestants ont jeté des cocktails molotov contre véhicules et bâtiments, incendiant une banque du centre dont trois employés ont péri asphyxiés.

La démocratie grecque est "mise à l'épreuve" et les violences "ne sont pas une solution" à la crise, a lancé avant le vote au parlement le Premier ministre Georges Papandréou.

Le président de la République Carolos Papoulias avait lui appelé mercredi les Grecs à "ne pas faire le pas de trop, qui nous précipiterait dans le vide".

Pour la politologue Vassiliki Géorgiadou, de l'université d'Athènes, les violences de mercredi pourraient conduire à "une détente, car la majorité des Grecs ne veut pas participer à ces actes extrémistes".

"La mort de ces personnes a jeté une ombre sur la grande mobilisation", contre le programme d'austérité, estimait pour sa part Thomas Gérakis, analyste politique et directeur de l'institut de sondage Marc.

De son côté, la presse exprimait jeudi "colère" et "inquiétude".

"L'heure est arrivée de mettre un terme à ces aberrations, la responsabilité en revient aux partis et aux syndicats" estimait Ta Nea (pro-gouvernemental), tandis que le quotidien économique Navtemporiki jugeait que "l'explosion de violence aveugle porte un coup à la Grèce".

Mais pour Elefthérotypia (gauche indépendant) "la colère des travailleurs a envoyé partout le message selon lequel les mesures d'austérité sont injustes et antisociales".

Intitulé "Projet sur les mesures pour l'application du mécanisme de soutien de l'économie grecque par les pays membres de la zone euro et du Fonds monétaire international", le plan a été voté par 172 députés de la majorité socialiste et de l'extrême droite sur 296 présents (300 au total).
Cent-vingt et un...