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Économie - Analyse

La zone euro veut tirer les leçons de ses atermoiements

Les Européens reconnaissent avoir été trop lents pour mettre sur pied leur plan d'aide à la Grèce, malgré les risques encourus pour toute la zone euro, et entendent en tirer les leçons en renforçant notamment la surveillance des déficits à l'avenir.
L'activation dimanche par la zone euro d'un plan de sauvetage sans précédent pour Athènes avec le FMI, de 110 milliards d'euros sur trois ans, est intervenue après des mois de tergiversations.
Après le début de la crise grecque il y a plus de six mois, les Européens ont attendu un sommet le 11 février pour promettre leur solidarité à Athènes. Et il leur a fallu encore plusieurs réunions ministérielles avant l'activation finale de leur aide.
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a reconnu dimanche avoir « failli perdre patience en cours de route ». Pour expliquer le retard, il a invoqué notamment « les différences culturelles » et, diplomatiquement, « les explications à donner aux opinions publiques ». De fait, ce sont essentiellement les réticences de l'Allemagne, confrontée à une opinion hostile, qui ont freiné la manœuvre.
Le ministre des Affaires étrangères italien Franco Frattini a été plus direct en dénonçant lundi la « prudence » de Berlin, qui a conduit à « augmenter les dommages » en laissant aux marchés le temps de spéculer davantage.
Le difficile processus de décision européen et le caractère inédit de la crise grecque ont aussi pesé.
Cette crise peut cependant « servir d'exemple » à « l'Europe pour se doter de procédures et d'institutions plus efficaces », souligne l'Italien Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la BCE.
Les Européens réfléchissent déjà depuis des mois à la façon de renforcer la coordination de leurs politiques économiques, pour éviter notamment des écarts de compétitivité trop importants entre les pays. Ils veulent aussi durcir la surveillance commune des déficits nationaux. La crise grecque a clairement renforcé cette détermination.
Les chefs d'État et de gouvernement de la zone euro vont ainsi « tirer les premières leçons » de la crise lors d'un sommet vendredi à Bruxelles. Ils devraient concentrer leurs débats sur les moyens de renforcer la discipline budgétaire dans la zone euro à l'avenir, alors que ce sujet doit faire l'objet d'un rapport présenté d'ici à la fin 2010.
Pour la ministre française des Finances, Christine Lagarde, il faut « impérativement inclure dans notre radar l'examen de la compétitivité et de la stabilité financière ». Elle suggère aussi d'« instaurer des mécanismes de prévention et d'alerte qui permettent de détecter plus tôt le fait qu'un pays risque de commencer à sortir (des clous), soit en termes de dette, soit en termes de déficit, soit en termes de compétitivité ».Mais les priorités ne sont pas les mêmes pour tous. L'Allemagne, elle, insiste sur l'idée de sanctions renforcées contre les pays laxistes en matière budgétaire. « Au final, il devra être possible à l'avenir de retirer, au moins temporairement, les droits de vote à un pays qui ne tient pas ses engagements » budgétaires, a souligné ce week-end à nouveau la chancelière Angela Merkel.
Le ministre des Finances néerlandais, Jan Kees de Jager, a aussi plaidé pour « de nouveaux accords, beaucoup plus stricts » autour du pacte de stabilité européen, qui encadre la surveillance des déficits.
Berlin s'est aussi dit favorable hier à la création d'une agence de notation européenne qui « pourrait être utile » face aux organismes américains existants, décriés dans la crise grecque.
Les Européens reconnaissent avoir été trop lents pour mettre sur pied leur plan d'aide à la Grèce, malgré les risques encourus pour toute la zone euro, et entendent en tirer les leçons en renforçant notamment la surveillance des déficits à l'avenir.L'activation dimanche par la zone euro d'un plan de sauvetage sans...

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