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Municipales 2010 : la loi - Scrutin 2010

Les élections municipales auront lieu selon la loi actuelle et dans les délais légaux

À l'issue d'une réunion des commissions parlementaires mixtes, en présence du ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, une majorité se dessine en faveur de l'organisation des municipales selon la loi en vigueur et dans les délais légaux.
Entre une réforme aux contours toujours incertains, voire controversés, basée sur l'adoption de la proportionnelle et l'organisation d'élections municipales selon une loi qui leur est familière, et dans les délais légaux, une majorité au sein des commissions parlementaires mixtes s'est dessinée hier en faveur de la seconde option.
Le terme « majorité » doit être toutefois compris comme une tendance majoritaire, plutôt qu'une majorité numérique au sens strict, puisqu'il n'y a pas eu de vote, mais simplement une décision du président de la séance, Farid Makari, de poursuivre l'examen du projet du nouveau projet de loi, article par article, alors que le Courant patriotique libre, par la voix de M. Ibrahim Kanaan, avait proposé qu'il soit soumis au vote, sous forme d'article unique.
Suivant le calendrier observé par le ministère de l'Intérieur, qui a convoqué le collège électoral le 2 avril, la première étape du scrutin sera organisée dans le Mont-Liban, le 2 mai.
L'abandon du projet de réforme a fait un grand mécontent : le Courant patriotique libre du général Aoun, dont les représentants ont été sur le point de se retirer de la séance quand M. Makari a refusé la proposition lancée par le député Ibrahim Kanaan. Mais le mouvement d'humeur n'a pas eu de suite sur le moment même. Il se traduira, selon Kanaan, par l'absence de tous les représentants du courant aouniste à la prochaine séance des commissions conjointes consacrée à l'examen de la réforme de la loi électorale municipale, article par article. Cette séance est prévue au début de la semaine prochaine.
Pour expliquer son refus, M. Makari a affirmé que si le président de la Chambre avait eu l'intention de faire approuver les réformes en un article unique, il l'aurait transmis à la Chambre et non aux commissions conjointes.
Dans les milieux de l'opposition, on attribue à une volonté commune des hauts responsables au sein de l'Exécutif et du Législatif l'idée d'un abandon des réformes et de l'organisation des élections à la date prévue.
Au demeurant, les alliés du CPL, Hezbollah et mouvement Amal réunis, avaient rejeté l'idée de l'approbation en bloc d'un projet de loi délicat basé sur la proportionnelle.
Une tentative de M. Samy Gemayel de remédier à l'abandon des réformes en écourtant de 6 à 4 ans le mandat des municipalités qui seront élues sur base de la loi en vigueur a échoué.

« L'assassinat des réformes »
Selon le député Ghassan Moukheiber, interrogé par L'Orient-Le Jour, « l'assassinat des réformes » est surtout dû à « la force d'inertie », l'adoption de la proportionnelle, avec correction majoritaire, étant quelque chose de trop nouveau pour les députés, qui ont fini par reculer devant sa complexité.
Et M. Moukheiber de faire valoir que le Conseil des ministres avait accordé au ministère de l'Intérieur une « prorogation technique » d'un mois des délais légaux pour organiser le scrutin, pour lui permettre d'introduire les réformes. M. Moukheiber a regretté qu'en se dérobant au vote, les commissions conjointes ont ainsi renoncé à faire usage de ce délai technique.
Pour le parlementaire, il fallait faire passer autant de détails possibles de la réforme prévue. Ce raisonnement ne tient pas compte, cependant, du fait que la colonne vertébrale de ces réformes était l'adoption de la proportionnelle, et que c'est devant son apparente complexité que les députés ont, semble-t-il, reculé, incapables en outre d'en prévoir les résultats.
Frustrés, certains milieux parlementaires ont, à l'instar de M. Robert Ghanem, reproché au gouvernement non seulement d'avoir fait avorter les réformes, mais aussi d'avoir également privé les Libanais d'une véritable bataille électorale, puisque les trois semaines qui nous séparent de la date du premier scrutin sont insuffisantes pour l'organiser.
Mais ce raisonnement, à son tour, pèche par excès. En effet, si trois semaines sont insuffisantes pour une bataille, les délais sont un peu plus longs pour les autres étapes du scrutin : 9 mai à Beyrouth et dans la Békaa, 23 mai au Sud et à Nabatyeh et 30 mai à Tripoli.
Le collège électoral comprend 3 326 000 électeurs qui devront faire élire 957 édiles et 2 750 moukhtars. Toutefois, le flottement qui a marqué cette étape de notre vie politique a fait en sorte qu'à la date d'hier, aucun acte de candidature n'avait encore été enregistré dans le Mont-Liban.

Entre une réforme aux contours toujours incertains, voire controversés, basée sur l'adoption de la proportionnelle et l'organisation d'élections municipales selon une loi qui leur est familière, et dans les délais légaux, une majorité au sein des commissions parlementaires mixtes s'est dessinée hier en faveur de la seconde option....