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Municipales 2010 : la loi - Le commentaire

Législatives et municipales, de fausses jumelles, l’une de longue-vue, l’autre de microscope

Les législatives n'ont permis aucun mélange de cartes ni de listes de coalition. En ira-t-il autrement pour les municipales ? En d'autres termes, les partis politiques marcheront-ils ce printemps derrière les familles qui les avaient suivis en juin dernier ?
Pas nécessairement. Car la nature même de ces deux consultations populaires est profondément différente. Disons, pour commencer, que l'une a un enjeu principalement politique, systémique, institutionnel, tandis que la deuxième ne porte que sur la vie publique à modèle réduit de tous les jours, en somme fonctionnelle.
Ainsi, et le cas est fréquent, une famille qui se montre unie dans le choix des députés, pour défendre une ligne ou une idéologie déterminées, peut facilement se diviser lors des municipales. Et nul, aucun politicien, aucun parti, aucun courant ne peut se risquer à jouer les arbitres, ou les sélectionneurs, entre candidats provenant d'une même souche clanique. Car en se gagnant les uns, on perdrait les autres, et bonjour la popularité. C'est bien pourquoi l'on voit aujourd'hui la quasi-totalité des formations politiques faire pression en faveur de listes de coalition, souples et élargies. Dans les régions chiites, cette formule s'est trouvée rapidement consacrée. Grâce non pas à l'autorité du tandem dominant Amal-Hezbollah, mais à sa capacité de négocier avec les tribus, les familles et les clans. Un art de la diplomatie qu'illustrent les propos de Nabih Berry indiquant qu'à Jezzine, il compte rester neutre pour favoriser l'esprit d'entente local, et préserver ses relations avec le Hezbollah ainsi qu'avec le CPL.
Beaucoup de politiciens, de partis ou de courants se trouvent pratiquement forcés ailleurs de suivre l'exemple de non-intervention que donne le président de la Chambre. D'une part, répétons-le, parce qu'ils ne veulent s'aliéner personne, au sein de leur électorat. Et, d'autre part, pour ne pas avoir de problèmes entre eux. On voit ainsi les formations de Walid Joumblatt et de Talal Arslane s'efforcer de mettre au point un arrangement global pour le partage des municipalités dans la Montagne pour résoudre, à travers des accords diversifiés, les difficultés qui découlent de la cohabitation de plusieurs collectivités, communautaires, politiques ou culturelles. Le melting-pot inclut là, en effet, des chrétiens, des musulmans, des druzes, le Courant du futur, le PSP, le Parti démocratique, le CPL, les Kataëb, les FL, le PNL, le BN, etc.
Mais, justement, la multiplicité des groupements rend bien difficile, dans les régions non chiites, la mise sur pied de listes de coalition. Des accords sont certes en bonne voie, redisons-le, dans les localités à population homogène, druze ou sunnite, mais leur nombre reste limité.
Et du côté de ce que l'on appelle le pays chrétien, c'est encore l'incertitude. Certes, la plupart des formations politiques et des leaders, même étiquetés radicaux, prônent les ententes. Mais le clivage, dans les villes ou les villages, reste trop profond entre les partisans de tel ou tel camp, surtout entre rivaux familiaux, ainsi qu'entre clans distincts, pour que ce chant de sirènes reçoive des échos favorables.
La seule vraie chance pour la carte de l'accord résiderait dans la défense d'une logique d'édiles purement technique. Il s'agirait de persuader les habitants, les votants eux-mêmes, que leur intérêt commun commande que leur municipalité puisse réaliser des projets utiles, recueillir des fonds publics de soutien et bien travailler. Ce qui implique que les membres du conseil en place accordent leurs violons facilement, sans se heurter à des levées de bouclier extérieures paralysantes. Cette nécessité de prévenir toute opposition obstructionniste devrait favoriser le principe de listes de coalition.
Partant de là, des médiateurs soulignent qu'il faudrait tout d'abord, pour le bien de la population dans son ensemble, que les protagonistes politiques, partis, courants ou leaders, s'engagent à aider les fractions concernées par le scrutin à s'entendre sur le partage des sièges, donc à éviter la bataille électorale.
Pas nécessairement. Car la nature même de ces deux consultations populaires est profondément différente. Disons, pour commencer, que l'une a un enjeu principalement politique, systémique, institutionnel, tandis que la deuxième ne porte que sur la vie publique à modèle réduit de tous les jours, en somme fonctionnelle.Ainsi, et le...