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Économie - Crise

Redresser l'économie du Kirghizstan : défi majeur pour les nouveaux leaders

Le Kirghizstan a besoin avant tout d'une période de stabilité pour redresser l'économie laminée de ce pays d'Asie centrale qui abrite le plus grand marché de la région, estiment vendredi des négociants qui y travaillent et des analystes.

Un millier de personnes rassemblées dans le palais du gouvernement à Bichkek et alentour pour rendre hommage aux 75 personnes tuées lors des derniers affrontements qui ont conduit à la chute du président kirghize Kourmanbek Bakiev. Photo archives/

Les nouveaux dirigeants du Kirghizstan se sont emparés du pouvoir avec une rapidité impressionnante, en une semaine environ, mais restaurer l'économie du pays s'annonce bien plus longue et compliquée, disent-ils.

"J'espère que des gens bien vont arriver au pouvoir et que les relations avec la population vont s'améliorer", déclare Mir Gul, une négociante du marché de Kara-Suu, au lendemain de la démission du président kirghiz Kourmanbek Bakiev, qui s'est réfugié au Kazakhstan voisin.

"Des bonnes relations de voisinage et de bonnes relations économiques sont les meilleurs conditions pour nous", ajoute-t-elle, soulignant que la fermeture de la frontière avec l'Ouzbékistan voisin au moment du récent soulèvement populaire avait durement affecté ses affaires.

L'immense marché de Kara-Suu, à la frontière ouzbèke, illustre la position stratégique du Kirghizstan d'un point de vue politique et économique.

Les conteneurs empilés les uns sur les autres avec des inscriptions en chinois y mettent en relief les liens avec la Chine voisine, qui arrose l'Asie centrale de marchandises à partir de Kara-Suu.

Dans l'immédiat, "le Kirghizstan a besoin plus que tout de paix, ne serait-ce que pour survivre économiquement", estime une autre femme travaillant sur le bazar, qui a requis l'anonymat pour raisons de sécurité.

Mais le gouvernement intérimaire arrivé au pouvoir après le soulèvement populaire qui a renversé le président Bakiev se trouve face à des coffres de l'État presque vides, une situation d'autant plus préoccupante dans économie marquée par des années d'instabilité et de corruption.

M. Bakiev était également arrivé aux affaires après un soulèvement populaire en 2005, baptisé "Révolution des tulipes", qui a entraîné le départ de son prédécesseur, Askar Akaïev, accusé de népotisme par ses détracteurs.

Même aux yeux du président russe Dmitri Medvedev, la chute de M. Bakiev a été entraînée par son incapacité à promouvoir le développement socio-économique du Kirghizstan, et le système clanique et corrompu qui caractérise la société kirghize et qu'il entretenait.

Des problèmes d'une grande complexité que le gouvernement intérimaire doit résoudre avec à peine 37 millions d'euros dans ses caisses, qui auraient été pillés par M. Bakiev, sa famille et ses alliés.

Ainsi, "les nouvelles autorités se retrouvent face à une énorme quantité de difficultés", observe l'analyste Mars Sariev, basé à Bichkek, la capitale.

"Et le principal problème, c'est que la société kirghiz est structurée à la manière de clans. Il va être très difficile pour les nouveaux dirigeants de résister à la tentation de s'enrichir personnellement. Et c'est cela qui a provoqué le chute d'Akaïev et de Bakiev", explique-t-il.

Un autre analyste politique, Tamerlan Ibraïmov, se dit pessimiste sur les chances du Kirghizstan de voir sa situation se stabiliser rapidement.

"Je suis loin de penser que la stabilité va s'installer dans le pays, même avec une réforme constitutionnelle et des élections dans les six mois. Nous devons nous préparer à un processus de réformes long et douloureux. Beaucoup va dépendre de la situation socio-économique", conclut-il.


Les nouveaux dirigeants du Kirghizstan se sont emparés du pouvoir avec une rapidité impressionnante, en une semaine environ, mais restaurer l'économie du pays s'annonce bien plus longue et compliquée, disent-ils.
"J'espère que des gens bien vont arriver au pouvoir et que les relations avec la population vont s'améliorer", déclare Mir Gul, une...

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