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Culture - Festival d’Abou Dhabi

Pluie de notes cristallines avec Hasmig Leyloyian, reine du qanun

De l'Occident à l'Orient, les sonorités adroitement transvasées font un voyage délicat et inédit.

L’ensemble Camertone pour une soirée sous le signe du qanun.(DR)

Voilà un jumelage insolite et séduisant où les cordes du qanun sont dans les filets, entre autres, des partitions de Niccolo Paganini, Fritz Kreisler, Johan Brahms, Charles Gounod, Fréderic Chopin, Marcel Durand, George Gershwin, Scott Joplin, mais aussi Aram Khatchadourian, Haroutyunian et Babajanian.
Bouquet de partitions aussi bien modernes que classiques, aussi bien européennes qu'arméniennes où coule, en toute fantaisie et rigueur contenues, lyrisme, langueur, couleur et vivacité orientaux.
Dans le ballroom du Palais des Émirats, sur une scène improvisée, richement ornée de fleurs et devant une paire de colonnes dorées, deux portiques en bois travaillé aux frontons en métal sculpté et torchères agrémentées de colliers à pendeloques scintillantes, se tient l'ensemble Camertone. Un ensemble formé de six musiciens, arrivés en droite ligne d'Erevan pour accompagner une soirée sous le signe-roi du qanun.
Un qanun qui revisite des partitions de musique classique internationale pour des sonorités coulées dans une rafraîchissante atmosphère des pays levantins, pour un instrument connu pour ses moments d'évasion festive et de «tarab» sensuel et ondoyant.
Applaudissements nourris à l'arrivée d'Hasmig Leyloyian, cheveux blonds coupés court dans la nuque et arborant une robe longue folklorique en velours couleur bordeaux, avec de larges broderies du pays des filles de Naïri.
Tablette de qanun en main, doigts bagués et armés de dés en métal pour pincer les cordes, l'artiste est le centre de mire d'un auditoire attentif et gourmand de sonorités
nouvelles.
Subtile et adroite transcription par l'artiste-interprète, dans un souci de fidélité, mais aussi de simplification et de légèreté pour ces partitions pour orchestre, clavier ou violon. Le qanun garde intrinsèque la mélodie, pour se frayer une voie nouvelle dans ces pages immortelles où frissonne la poésie de Chopin (Mazurka n° 25), où s'ébrouent les masques vénitiens du Carnaval de Paganini, où s'articulent claquements de main et cadences de Gerswhin (Applaud with me), où les sémillantes Danses hongroises de Brahms sont encore plus légères, où les plaintes de l'archet de Kreisler gardent une intensité moins chavirante, où la Gayané de Khatchadourian ne perd rien de son charme ensorcelant, où les vigoureux Sasountsi de Haroutyunian ont les pas tout aussi bondissants.
Pour cette pluie de notes cristallines, une trombe d'applaudissements. Une prestation tout en vivacité et lyrisme transparent qui chamboule, sans irrévérence aucune, les normes des grandes pages classiques, tout aussi européennes qu'arméniennes, pour une perception et une écoute nouvelles.
C'est alors que Hoda Kanoo, fondatrice du Festival d'Abou Dhabi, remet solenellement et en public à Hasmig Leyloyian, en guise de reconnaissance à son talent, la médaille du gouverneur des Émirats, cheikh Mohammad ben Zayed al-Nahyan. Nouvelle salve d'applaudissements, trois bis généreusement accordés et le public ne lâchait pas prise.
Pour Hasmig Leyloyian, qui vient d'être sacrée «reine du qanun» par les plus hautes autorités musicales du pays de Sayat Nova et de Grégoire l'Illuminateur, ce triomphe n'est que justice.
Voilà un jumelage insolite et séduisant où les cordes du qanun sont dans les filets, entre autres, des partitions de Niccolo Paganini, Fritz Kreisler, Johan Brahms, Charles Gounod, Fréderic Chopin, Marcel Durand, George Gershwin, Scott Joplin, mais aussi Aram Khatchadourian, Haroutyunian et Babajanian.Bouquet de partitions aussi bien modernes que classiques, aussi bien...

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