Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a chargé samedi une commission administrative d'examiner les ratés de la visite du vice-président américain Joe Biden, au cours de laquelle Israël a annoncé un projet de colonisation qui a déclenché un tollé international, selon un porte-parole gouvernemental.
"Le Premier ministre a décidé de la création d'une commission regroupant des directeurs de ministères pour examiner ce qui s'est passé pendant la visite du vice-président Biden et définir des règles pour que des événements pareils ne se reproduisent pas dans l'avenir", a annoncé un porte-parole.
Quelques heures auparavant Benjamin Netanyahu avait contacté la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, les assurant qu'il n'y pas d'"accélération de la colonisation" à Jérusalem-est, selon une source gouvernementale.
Le Premier ministre a indiqué que sa politique ne différait pas de celle de ses prédécesseurs, rappelant que "tous les gouvernements successifs en Israël ont encouragé la construction de quartiers juifs" à Jérusalem-est après sa conquête en juin 1967.
Le ministère israélien de l'Intérieur a annoncé cette semaine un projet de construction de 1.600 logements à Ramat Shlomo, un quartier juif religieux dans le secteur de Jérusalem-est, dont l'annexion par Israël en 1967 n'est pas reconnue par la communauté internationale.
L'annonce a déclenché de vives tensions diplomatiques avec le gouvernement de Barack Obama, en pleine visite de M. Biden, et l'exaspération des Palestiniens. Elle a aussi suscité des condamnations unanimes de la communauté internationale.
M. Netanyahu a déploré cette crise diplomatique, reconnaissant que le calendrier de l'annonce avait été "inopportun" sans pour autant revenir sur la décision de construire à Jérusalem-est.
Il a assuré n'avoir pas été mis au courant de la décision de la commission de planification urbaine du ministère de l'Intérieur.
La crise est d'autant plus aiguë avec les Etats-Unis que Washington venait d'arracher un accord pour des négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens via leur envoyé spécial George Mitchell.
La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a appelé vendredi M. Netanyahu pour condamner son attitude "profondément négative" envers Washington, employant des mots très durs envers le principal allié des Etats-Unis au Proche-Orient.
Le Quartette pour le Proche Orient (Etats-Unis, Russie, ONU, Union européenne) a condamné lui aussi vendredi la décision d'Israël tandis que la dirigeante de la diplomatie européenne, la Britannique Catherine Ashton, s'est dite samedi "très préoccupée", à la veille d'une visite dans la région.
L'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas s'est félicitée de ce concert de protestations après avoir fait savoir qu'elle ne retournerait pas à la table des négociations sans un arrêt de la colonisation juive à Jérusalem-est.
"Le Premier ministre...
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