Devant les dernières révélations de pédophilie, la ministre a réitéré son invitation à une « table ronde » avec des représentants de l'Église pour discuter notamment de « certains dédommagements » à accorder aux victimes. La conférence épiscopale allemande a rejeté à plusieurs reprises cette proposition, au motif que les abus sexuels sur mineurs n'étaient « pas un problème spécifique à l'Église catholique ». Le ministère de la Famille prévoit une table ronde le 23 avril avec les représentants du secteur éducatif, et des Églises catholique et protestante.
De son côté, la chancelière Angela Merkel s'est félicitée hier après-midi en rencontrant la presse étrangères que « l'Église catholique (prenne) l'affaire très au sérieux », et a salué une « ouverture » et une « prise de responsabilité » de cette institution. « Nous devons mener une discussion juridico-politique ambitieuse », a affirmé plus tôt son porte-parole, Ulrich Wilhelm, en référence au débat sur la prolongation des délais de prescription dans les affaires d'abus sexuels sur mineurs.
Dans la plupart des cas dévoilés ces dernières semaines, les faits sont prescrits et nombre des auteurs présumés sont décédés. Mais hier, l'évêché d'Augsburg, en Bavière, a annoncé avoir averti le parquet d'une affaire datant de 1999 « en raison de nouveaux indices ». Toujours dans la très catholique Bavière, l'évêché de Ratisbonne a reconnu vendredi dernier deux anciens cas d'abus sexuels avérés et plusieurs soupçonnés dans l'institution millénaire des « Petits chanteurs de Ratisbonne », où le frère du pape, Georg Ratzinger, était maître de chapelle de 1964 à 1993. Celui-ci affirme n'avoir jamais été au courant.
Le même jour, un rapport révélait qu'une centaine d'enfants avaient été « massivement victimes de sévices » infligés pendant des décennies par une dizaine de prêtres dans l'établissement bénédictin d'Ettal, dépendant de l'évêché de Munich. Josef Ratzinger « était archevêque de Munich et Freising de 1977 à 1982. La question est de savoir s'il était au courant à l'époque, et comment il a réagi et s'il a agi », a déclaré à l'AFP Christian Weisner, du Mouvement de catholiques contestataires « Nous sommes l'Église ».
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