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Économie - Grèce

Athènes adopte le plan d’austérité, le pays quasi paralysé par des grèves

Manifestations dans la capitale émaillées d'affrontements entre policiers et jeunes.

Des heurts ont éclaté entre un groupe de jeunes et des policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes lors d’une manifestation hier dans le centre d’Athènes. Louisa Gouliamaki/AFP

Le Parlement grec a adopté hier le plan d'austérité alors que le pays était quasi paralysé par des grèves et des manifestations contre le plan, dont l'une à Athènes émaillée d'affrontements entre policiers et jeunes. Le plan a été adopté à la majorité, en procédure d'urgence, a annoncé le président du Parlement Philippos Petsalnikos. Il porte sur un paquet des mesures d'austérité élaborées par le gouvernement sous pression des marchés et de l'Union européenne pour sortir le pays de sa grave crise financière. Avant le vote, le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, avait affirmé que c'était « une question de survie nationale (...) Nous appliquerons ce plan avec le soutien de toute la société grecque ». La Grèce « mène une course contre la montre pour regagner la crédibilité des marchés dans un moment critique pour le pays », avait-il ajouté. Les députés du Parti socialiste au pouvoir, détenant la majorité des sièges au Parlement unicaméral (160 sur les 300), ont voté en faveur de ce plan d'austérité alors que le Parti communiste ultraorthodoxe (KKE) a quitté la salle de l'Assemblée dénonçant les mesures d'austérité. Les nouvelles mesures de rigueur comprennent notamment des coupes salariales pour les fonctionnaires, le gel des retraites des secteurs privé et public ainsi qu'une hausse des deux points de la TVA, à 21 %. « Évidemment, il y a une spéculation contre l'euro, mais il fallait prendre des décisions (...), c'était une question de survie du pays, notre devoir national », a lancé M. Papaconstantinou. Des incidents brefs mais violents ont eu lieu entre manifestants et police dans les rues d'Athènes pendant le débat sur les mesures de rigueur, lors d'un rassemblement organisé devant le Parlement par les grands syndicats du pays, la GSEE (secteur privé) et l'Adedy (confédération des fonctionnaires). Dans le même temps, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a déclaré, après un entretien à Luxembourg avec le Premier ministre grec Georges Papandréou, qu'un plan d'aide financière à la Grèce ne devrait pas être « nécessaire ». « Les engagements pris par le gouvernement grec ouvrent clairement la voie à une sortie de la situation dans laquelle se trouve la Grèce », a ajouté M. Juncker. Après cette escale, M. Papandréou devait rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin. Dans un climat marqué par des échanges peu amènes entre les deux pays, le ministre allemand de l'Économie Rainer Brüderle a affirmé que Berlin ne donnerait « pas un cent » à la Grèce. La tournée de M. Papandréou, qui doit encore rencontrer dimanche à Paris le président français Nicolas Sarkozy, a pour but de « répéter que la Grèce a fait sa part et que c'est maintenant au tour de l'Europe de faire la sienne » pour aider le pays à surmonter sa débâcle financière, a indiqué à l'AFP une source officielle grecque. Le plan a été fustigé dans la rue par plusieurs milliers de manifestants, pour la plupart partisans de la gauche radicale, rassemblés devant le Parlement à l'appel des deux grands syndicats. Le rassemblement, qui a dégénéré quand des jeunes ont interrompu, puis molesté le chef de la GSEE, Yannis Panagopoulos, alors qu'il entamait son discours devant la foule des manifestants, a été dispersé par des forces antiémeutes. Les deux syndicats ont lancé un appel à une grève générale de 24 heures le 11 mars, la deuxième en moins d'un mois contre la cure d'austérité. Près de 3 000 personnes ont en outre manifesté contre le plan à Salonique, la deuxième ville du pays, au nord. Pour les syndicats, cette journée constituait un test de mobilisation face aux mesures, prévoyant 4,8 milliards d'économies pour réduire le déficit public de 4 points à 8,7 % du PIB cette année.
Le Parlement grec a adopté hier le plan d'austérité alors que le pays était quasi paralysé par des grèves et des manifestations contre le plan, dont l'une à Athènes émaillée d'affrontements entre policiers et jeunes. Le plan a été adopté à la majorité, en procédure d'urgence,...

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