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Nos Lecteurs ont la Parole

Salwa Katrib, un an déjà

Nahi LAHOUD
Un an déjà que tu n'es plus là. Un an déjà que tu n'es plus des nôtres. Comme si c'était hier. Mais moi, je refuse d'y croire. C'est bête, mais c'est comme ça. En 35 ans, nous ne nous étions séparés que pour quelques jours. Est-ce possible que je ne te côtoies plus depuis 365 jours ? Non, c'est pas vrai, dis-moi que je rêve, que je divague. Un an déjà que, le 4 mars 2009, j'ai été frappé de plein fouet. Le 4 mars, double anniversaire : celui de ma naissance et puis celui (plus poignant) de ton départ pour un monde merveilleux, le premier je l'ai définitivement effacé de ma mémoire, mais le second, jamais. Tu m'entends, jamais.
Tu as quitté la scène parce que tu as compris qu'il n'y avait plus de place pour le talent, et tu as quitté la vie parce qu'il y n'avait plus de place pour l'amour. Alors, chaque jour qui passe, j'attends toujours le silence de la nuit pour pleurer (ça, je l'ai déjà dit) et je continuerai à le faire jusqu'à ce qu'il fasse définitivement nuit pour moi et que je puisse (si je le mérite) te rejoindre dans la félicité divine.
Il paraît que tu es heureuse, dans ce petit arpent que le Bon Dieu t'a offert. Si telle est la vérité, je suis le plus heureux des mortels... Tu sais, tu m'apparais souvent dans mes songes, toujours aussi belle, toujours aussi sereine, aussi sobre, éclatante de gentillesse, et tu me parles... Oui tu me parles, tu me dis : « Ne te fais pas de soucis, ne t'en fais pas pour moi, je ne suis pas loin, je suis juste de l'autre côté du chemin et je suis très bien là où je suis. Occupe-toi d'Aline. Dis-lui que je l'aime, dis-lui d'aller à la messe ! » Et je te demande : « Mais moi, tu me manques trop. Vais-je te revoir ? » « Oui, me réponds-tu, mais pas pour le moment. Un jour je te dirai quand, je te le promets. » Alors je me dis pourquoi je suis encore là. Est-ce parce que le Bon Dieu ne veut pas de moi, est-ce parce que je dois expier certains péchés ? Peut-être. C'est vrai, je ne suis pas parfait, je ne suis pas un ange, mais devrais-je longtemps encore souffrir de cette séparation ? Il y a quelques semaines, Alexandra, ta sœur (la femme de Roméo), t'a rejointe. Elle n'a pas supporté d'être loin de toi. C'est cruel de vous voir partir toutes deux, mais... Et puis Pierre ton beau-frère nous a quittés il y a quelques jours. Guide-les dans le Royaume des cieux, toi qui, à présent, connais les lieux.
De toute façon, il y a deux faits que je ne réalise pas jusqu'ici : le premier, c'est que tu sois absente, et le second, c'est qu'Aline ait grandi aussi vite. Au cours d'une soirée que j'ai organisée à ta mémoire, Tony Hanna, ton premier partenaire au théâtre, a exprimé un sentiment très touchant à ton égard. Il a dit : « Salwa est comme le lys, le symbole de la pureté, mais Salwa est aussi la sainte patronne des chanteurs. » C'est joli comme expression. Pour moi, tu resteras Salwina l'inclassable. Non, rien de rien, je sais que tu ne regrettes rien. Si, je crois que tu regrettes de n'avoir pas pu voir Aline en robe de mariée. Un jour, en citant la Bible, tu m'as dit une phrase qui m'a ému au plus profond de mon âme. Tu m'as dit : « Le Rédempteur est mon berger. Je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige près des eaux paisibles. Il 
restaure mon âme et il me conduit dans les sentiers de la justice. Voilà ce à quoi j'aspire. »
Alors en me remémorant ces paroles, je m'endors, mais mon cœur veille, je t'entends, toi, ma bien-aimée, frapper à la porte de ma conscience et me dire : « Heureux les affligés car ils seront consolés. » Et, je me dis qu'il faut continuer le combat avec Aline pour que nous puissions te mériter dans l'Éternité où tu nous a devancés. On t'aime tous les deux, Salwina. Prie pour nous, on en a tellement besoin, et surtout on a besoin de toi.

Nahi LAHOUD
Un an déjà que tu n'es plus là. Un an déjà que tu n'es plus des nôtres. Comme si c'était hier. Mais moi, je refuse d'y croire. C'est bête, mais c'est comme ça. En 35 ans, nous ne nous étions séparés que pour quelques jours. Est-ce possible que je ne te côtoies plus depuis 365 jours ? Non, c'est...

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