Toutefois, explique Gaëlle Kibranian, directrice de programme à la Lebanese Transparency Association (LTA), ce recul au niveau de l'indice chiffré ne traduit pas forcément une augmentation de la corruption dans le pays. Elle précise que l'indice laisse transparaître « la perception du public de la réalité de la corruption » et exprime donc, au-delà de la corruption elle-même, « la prise de conscience des citoyens, leur connaissance de ce fléau et non le fléau lui-même ». C'est un index composite, qui regroupe 13 études et sondages effectués par 13 institutions indépendantes. Il reflète l'image que les citoyens ont de leur administration. « Avec les élections législatives, les citoyens ont pu assister à tous les problèmes, les dysfonctionnements causés par la corruption durant le scrutin. Le financement des campagnes, l'argent électoral, l'achat de voix, tout cela était soudain exposé au grand jour à l'opinion publique et difficilement dissimulable », alors que la corruption se cantonne normalement dans l'ambiance feutrée des administrations, puisqu'elle est en principe pratiquée dans le secret et loin des feux des médias. Le recul de l'indice illustre donc l'incapacité des pouvoirs publics à lutter contre la corruption et non pas l'insuffisance des efforts du secteur privé qui multiplie les initiatives afin de faire régresser ce fléau.
Au Liban, la corruption est-elle rentrée dans les mœurs ? L'indice CPI existe depuis 2003. Voici l'évolution du CPI du Liban de 2004 à 2009 : 2,7 ; 3,1 ; 3,6 ; 3,0 ; 3,0 et enfin 2,5 en 2009, ce qui le place au même niveau que des pays comme le Honduras, la Libye, les Maldives, la Mauritanie, le Mozambique, le Nicaragua, le Nigeria et...
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