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Corruption au Liban : la prise de conscience en hausse - Rapport

Corruption au Liban : la prise de conscience en hausse

Alors qu'en 2008 l'index de corruption du Liban atteignait 3,0, il a baissé à 2,5 en 2009. Un recul inquiétant certes, qui ne reflète pas forcément une augmentation de ce fléau, mais davantage une plus grande prise de conscience du public de cette réalité.

La dégradation du patrimoine naturel au Liban est souvent une des conséquences de la corruption.

La Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (Unescap) définit la corruption comme étant l'usage d'une position publique pour réaliser des gains personnels. La corruption peut s'exprimer par les pots-de-vin, l'extorsion de fonds, la fraude, le népotisme ou l'appropriation de biens publics à des fins d'usage privé. Cette liste n'est pas exhaustive, et la corruption peut prendre des formes diverses et variées. Pratiquement, et comme l'explique le rapport publié par l'Unescap, la corruption peut avoir pour objectif d'influencer le cours d'une procédure d'appel d'offres et l'identité de son bénéficiaire. Elle peut aussi faire bénéficier une certaine partie d'un crédit ou d'un service qui ne lui reviendrait pas de droit. Dans certains cas, elle peut aussi être un moyen d'accélérer une procédure, une formalité, et d'éviter qu'elle soit prise dans les mailles d'une bureaucratie souvent lente et complexe. Mais de manière générale, la corruption sert en fait à ne pas se soumettre aux lois et normes qui régissent un pays. Elle crée des exceptions là où elles n'existent pas, et représente un obstacle majeur au développement économique et à la modernisation du pays. Les pots-de-vin, les cartels ainsi que les autres pratiques de corruption sapent la concurrence et provoquent une perte massive des ressources destinées au développement dans tous les pays, particulièrement les plus pauvres.

L'indice de corruption
Chaque année, un indice de corruption (CPI) est publié par l'organisation non gouvernementale Transparency International (TI). Cet indice est défini par TI comme étant le degré de perception par le public de la corruption dans le secteur public dans 180 pays du monde. L'idée globale qui se dégage du rapport 2009 publié par TI est qu' « aucune région du monde n'est à l'abri des dangers de la corruption. Telles sont les conclusions de l'indice de perception de la corruption (IPC) 2009 de Transparency International ». L'IPC évalue la perception du niveau de corruption affectant l'administration publique dans un pays donné. Il s'agit d'un indice composite, fondé sur 13 enquêtes différentes menées auprès d'entreprises ou d'experts. L'édition 2009 attribue un score à 180 pays, soit autant que dans l'IPC 2008
« En ce moment, des mesures de stimulations très importantes sont mises en œuvre partout dans le monde, parallèlement à des versements accélérés de fonds publics et des tentatives de stabiliser les différents processus de paix. Si nous voulons briser le cycle vicieux de la corruption, il est indispensable de déterminer quels sont les nœuds qui empêchent à la fois une bonne gouvernance et une obligation de rendre des comptes », déclare Huguette Labelle, présidente de Transparency International.
La grande majorité des 180 pays faisant partie de l'Indice 2009 obtient une note inférieure à cinq sur une échelle de 0 (haut degré de corruption perçu) à 10 (faible degré de corruption perçu).
Les États fragiles et instables, marqués par la guerre et les conflits permanents, demeurent en bas du classement. Il s'agit de la Somalie avec un score de 1,1, l'Afghanistan avec 1,3, le Myanmar avec 1,4 et le Soudan au même niveau que l'Irak avec un score de 1,5. Ces résultats indiquent que les pays perçus comme les plus corrompus sont également ceux qui sont meurtris par des conflits de longue date et dont l'infrastructure de gouvernance a été détruite.
Les pays en bas de classement ne doivent pas être mis à l'écart des efforts de développement, estime Mme Labelle. « Au contraire, l'indice souligne le besoin pour ces pays de renforcer leurs institutions. Les investisseurs et les bailleurs de fonds doivent conserver la même vigilance sur l'ensemble des opérations qu'ils mènent et rendre des comptes de leurs propres actions, tout comme ils exigent transparence et responsabilité de la part des pays bénéficiaires », explique-t-elle.
« La lutte contre la corruption nécessite un contrôle fort des parlements, un appareil judiciaire efficace, des organismes d'audit et de lutte contre la corruption indépendants et disposant de ressources suffisantes, une application vigoureuse de la loi, une transparence dans les budgets publics, un apport d'aides et de finances, ainsi que de la place laissée à une presse indépendante et une société civile énergique », souligne Huguette Labelle.
D'autre part, les notes les plus élevées dans l'IPC 2009 sont attribuées à la Nouvelle-Zélande avec 9,4, au Danemark avec 9,3, à Singapour et à la Suède dont le score est égal à 9,2 et à la Suisse avec 9,0. Ces chiffres témoignent d'une stabilité politique, d'une régulation des conflits d'intérêts mise en place depuis longtemps, et d'institutions publiques solides et efficaces. Au niveau régional, le Qatar est le pays le moins corrompu avec un CPI de 7.
Il convient de souligner dans ce cadre que la moyenne internationale est de 4,0/10 et que le Liban se situe donc en deçà de cette moyenne. Pour espérer redresser la barre, il convient donc de mettre en œuvre des moyens efficaces de lutte contre la corruption. Au niveau électoral, LTA a initié en 2008 un système de surveillance du financement des campagnes électorales en se concentrant sur « les activités ministérielles dans la période qui précède la journée du scrutin ». Mais de nombreux problèmes demeurent, comme l'absence de mesures prises pour intégrer la Convention de l'ONU sur la lutte contre la corruption Uncac, ratifiée par le Liban en octobre 2008. La séparation effective des pouvoirs (notamment le Législatif de l'Exécutif, et surtout l'indépendance du pouvoir judiciaire) ainsi que la consolidation de la confiance entre les citoyens et l'État en mettant en place une reddition des comptes effective sont autant d'éléments susceptibles de faire grimper le niveau du CPI pour le Liban et surtout de faire avancer le pays vers un développement et une modernisation plus que nécessaires.

Lien utile :http://lorientlejour-leblog.com/2010/02/23/la-carte-mondiale-de-lindex-de-corruption-cpi/
La Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (Unescap) définit la corruption comme étant l'usage d'une position publique pour réaliser des gains personnels. La corruption peut s'exprimer par les pots-de-vin, l'extorsion de fonds, la fraude, le népotisme ou l'appropriation de biens publics à des fins d'usage privé....