Rechercher
Rechercher

Les assyriens venus d’Irak, ou la lente agonie des chrétiens d’Orient

La Ligue assyrienne mise sur les événements religieux et culturels

Un Internet café nommé Babylon et une fresque retraçant une scène de guerre dans l’antique Mésopotamie.

Dans l'une des rues du quartier se trouvent les locaux de la Ligue assyrienne. Cette association regroupe des jeunes de la communauté et effectue régulièrement des activités culturelles dans le secteur pour mettre l'accent sur les traditions de la communauté.
La Ligue organise ainsi des événements à l'occasion des fêtes traditionnelles, comme le 1er avril qui marque le Nouvel An assyrien, ainsi que les fêtes religieuses de la communauté. L'année dernière, par exemple, pour célébrer la « Journée des martyrs », le 7 août, l'association a produit un DVD avec les moyens du bord.
Sargon Morakel, membre de l'association, montre le vieux drapeau assyrien composé d'une étoile jaune et bleu sur fond blanc et traversé par deux lignes diagonales divisant le drapeau en quatre parties et marquant ainsi les quatre saisons.
Sargon, qui porte le prénom de plusieurs rois assyriens, indique que le plus important au fil des années, c'est que la communauté ait préservé sa langue d'origine. « C'est le seul moyen d'affirmer notre appartenance. Nous apprenons la langue à la maison dès notre enfance », dit-il.
Comme tous les membres de sa communauté, Sargon est triste de voir le Moyen-Orient se vider de ses chrétiens. Ce comptable de 28 ans ne veut jamais quitter le Liban, il raconte qu'il a œuvré par tous les moyens mis à sa disposition pour s'installer aux États-Unis, mais une fois sur place et alors qu'il visitait le pays avec l'évêque Narsay Dibase, décédé la semaine dernière d'une longue maladie, il s'est résolu à rester dans le pays du Cèdre.
« Ici au moins, nous préservons notre tradition et nos cultes, alors qu'en Occident nous nous dissolvons dans la société et oublions nos valeurs. Par exemple, en Amérique, les jeunes ne vont plus comme nous au Liban à la messe assyrienne, mais à l'église la plus proche, et ce n'est pas ainsi que l'on pourra préserver nos valeurs », indique-t-il. « Il faut qu'il reste des assyriens en Orient, et moi je compte rester au Liban », dit-il.
Paul Rowell, 39 ans, est le président de la Ligue assyrienne. C'est avec beaucoup de fierté qu'il montre des reproductions de tableaux de l'antique Mésopotamie. « C'est bien de revenir sur le passé, de voir qu'un jour nous étions forts et que nous étions à la tête d'un important empire », dit-il. « Le sentiment d'appartenance à la communauté assyrienne est inné, on ne l'acquiert pas. Mes ancêtres ont été les premiers à écrire la langue qu'ils parlaient, et nous sommes l'antithèse des Arabes », ajoute-t-il.
Paul Rowell parle aussi de son appartenance au Liban. « Nous espérons que la situation ici ne se détériorera pas », dit-il, tout en s'inquiétant de celle des assyriens en Irak. Ces derniers sont en train de vendre leurs biens et de quitter à jamais leur pays, dit-il. Il met aussi l'accent sur l'importance des maronites au Liban, il évoque Tanios Chahine et Youssef Bek Karam et souligne en conclusion que « s'il n'y avait pas des maronites au Liban, il n'y aurait pas eu un seul chrétien dans le pays ».

Dans l'une des rues du quartier se trouvent les locaux de la Ligue assyrienne. Cette association regroupe des jeunes de la communauté et effectue régulièrement des activités culturelles dans le secteur pour mettre l'accent sur les traditions de la communauté. La Ligue organise ainsi des événements à l'occasion des fêtes...