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Économie - Crise

L’Eurogroupe intensifie les pressions sur la Grèce

Athènes prévient qu'il faudra être patient.

Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, en compagnie du minsitre grec des Finances George Papaconstantinou.Georges Gobet/AFP

Quatre jours après le soutien politique apporté à la Grèce par l'ensemble de l'Union européenne, les ministres des Finances de la zone euro ont intensifié hier les pressions sur le gouvernement grec pour que celui-ci mette pleinement en œuvre son plan d'austérité.
Alors que les marchés continuent de mettre la Grèce sous pression, les membres de la zone euro souhaitent à tout prix éviter de devoir honorer l'engagement pris jeudi dernier de venir en aide à Athènes, si cela devenait nécessaire.
Lors de la réunion mensuelle de l'Eurogroupe, les pays partageant la monnaie unique devaient ainsi discuter des solutions à envisager en cas d'absence de progrès en matière de réduction des déficits grecs même si aucune mesure supplémentaire ne sera exigée à ce stade.
« Nous allons nous intéresser à des mesures supplémentaires et les évaluer », a déclaré le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, à son arrivée à Bruxelles, faisant écho à des propos similaires de son homologue espagnole Elena Salgado, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE.
Le nouveau commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn a abondé en ce sens et fait valoir que la matérialisation de risques liés à la situation macroéconomique et sur les marchés fournissait « des arguments clairs en faveur de mesures supplémentaires ».
Les dirigeants des Vingt-Sept espèrent que l'effet conjugué des pressions politiques et du plan d'austérité grec permettra de venir à bout de ses difficultés budgétaires et ainsi d'apaiser les marchés.
Lors d'un sommet extraordinaire, ils ont appelé Athènes à appliquer à la lettre le programme de stabilité endossé par Bruxelles et à tout mettre en œuvre pour ramener d'ici à 2012 son déficit, qui s'élève aujourd'hui à 12,7 % de son produit intérieur brut, sous le plafond des 3 % fixé par le pacte de stabilité et de croissance. Ils se sont par ailleurs engagés à prendre, si nécessaire, des mesures coordonnées pour garantir la stabilité de la zone euro, mais le flou entourant les modalités de cette intervention a fortement déplu aux marchés, qui ont attaqué l'euro et les emprunts grecs.

Échéances
Lundi, le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker a renvoyé à mi-mars, date fixée par la Commission européenne pour réaliser une première évaluation des mesures mises en œuvre par Athènes, pour décider si de telles mesures seront nécessaires. « Nous allons avoir une discussion sur la base de ce qui a été décidé au Conseil européen et qui stipule clairement que la Grèce doit réduire de 4 points ses déficits en 2010 », a-t-il dit avant que ne s'ouvre la réunion.
« Nous devons vérifier si cela est possible ou non et tout dépendra de la réponse que nous apporterons à cette question cruciale », a-t-il continué.
Face aux appels de ses homologues, le ministre grec des Finances George Papaconstantinou a prévenu qu'il ne fallait pas demander à son gouvernement, qui doit faire face à d'importantes résistances sociales, trop vite trop tôt.
« Nous cherchons à changer la trajectoire du Titanic. Cela ne peut pas se faire en une journée », a-t-il dit.
« Si des mesures supplémentaires sont nécessaires, nous les prendrons. Aujourd'hui c'est la Grèce, demain cela pourrait être un autre pays. N'importe quel pays européen peut être en proie aux forces spéculatives », a-t-il poursuivi.
La Grèce, qui a confirmé la semaine dernière qu'elle n'était pas sortie de la récession lors du quatrième trimestre 2009, devra en outre faire face en mars et avril à deux échéances de refinancement de ses obligations pour un montant total supérieur à huit milliards d'euros.
Selon plusieurs sources au sein de la zone euro, les ministres des Finances des Seize ne discuteront pas formellement des modalités d'un plan d'aide à la Grèce, mais des achats d'obligations grecques par des banques publiques de la zone euro sont l'une des options étudiées dans le cadre d'un mécanisme en plusieurs étapes, dont la clé de répartition dépendrait du poids de chaque pays dans la zone euro.
Quatre jours après le soutien politique apporté à la Grèce par l'ensemble de l'Union européenne, les ministres des Finances de la zone euro ont intensifié hier les pressions sur le gouvernement grec pour que celui-ci mette pleinement en œuvre son plan d'austérité.Alors que les marchés continuent de mettre la Grèce sous...

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